Béziers est une ville de merde. C’est du moins l’image que l’on en a lorsqu’on est un vrai bobo parisien fan du Petit Journal et capable de voter pour cette grande gueule de Mélanchon au premier tour (comme moi). Alors, pour en avoir le coeur net, j’ai pris ma bagnole (ça va oh, y’avait pas les bons horaires de train) et je suis allé prendre un bain de foule biterroise.
Maxime Garlenc, boneless le 26 février 2017
Avant toute chose, chers amis, laissez-moi vous conter brièvement l’histoire pas banale de Robert Ménard (né en Algérie en 1953), monsieur le maire de Béziers depuis 2014. Si Bob ne fait pas partie du Front National, ses idées en sont aujourd’hui proches « à 80% », c’est lui qui le dit, de celles des Le Pen, père, et filles. Cela dit, dans sa jeunesse, Bob était un type de gauche, tantôt philosophe, tantôt journaliste. Un brave type, le Bob, qui fonde avec deux compères l’association Reporters Sans Frontières dans les années 80, pour défendre la liberté de la presse et donc, d’expression. Bref, Bob, il a viré d’un extrême à l’autre et le voilà aujourd’hui à la tête d’une ville de 75 000 habitants.
S’il est impossible de se faire une idée objective de ce que peut être la vie à Béziers sous la menace du père Ménard en deux jours (j’y suis allé deux fois une journée à un mois d’intervalle), voici simplement les impressions que la ville m’a laissée, qui auraient à coup sûr été différentes si j’avais pris un appart’ et commencé à chercher du boulot…
Philippe Drouot, smith grind le 26 février 2017
La première fois, c’était un dimanche. Bastien Marlin m’avait emmené faire le tour de la ville, des quelques spots et de ses DIY disséminés un peu partout dans le coin. On avait récupéré Philippe Drouot et Maxime Garlenc arrivés de Montpellier à la gare et on avait fait tout un tas de photos. Il faisait grand beau, et si n’importe quelle ville du monde aura toujours l’air plus sympa au soleil, Béziers ne faisait pas exception. C’était tranquille. Le seul détail trahissant les dérives sécuritaires de la municipalité étaient ces panneaux d’affichage remplis de propagande un peu naïve : la photo d’un jeune, casquette à l’envers et ce slogan « Etes-vous sûr que votre enfant ne se drogue pas ? »… Si je n’ai croisé aucun policier municipal (armé ou non), j’ai vu beaucoup de femmes voilées dans les rues, ce qui pourrait paraître paradoxal dans une ville (une région ?) qui aurait plutôt tendance à rejeter les musulmans. Bref, à part ces affiches douteuses, rien n’à signaler.
Le haut de la ville, dans le quartier du théâtre qui est un peu LE spot historique, les commerces sont à peu près les mêmes que dans toutes les autres bourgades françaises (voire du monde…), cependant la rue qui relie la gare est assez étrange. S’y succèdent sur un kilomètre uniquement des kebabs, des épiceries, des coiffeurs et des vendeurs de plats circulaires qui sans aucune gêne osent appeler ça des pizzas. L’explication tient au fait qu’un beau jour, bien avant l’arrivée de Bob aux manettes, un centre commercial énorme, Polygone, s’est construit à côté de la gare (à une minute du centre-centre), décimant ainsi nombre de commerces de proximité historiques et vidant la moitié du centre ville. Je suppose que Polygone devait être la version biterroise d’Antigone, à Montpellier, ville avec laquelle Béziers a longtemps été en compétition d’un point de vue économique et industriel. Depuis, Béziers à perdu la partie et est devenu une ville dortoir, avec les problèmes que ça peut engranger.
Bastien Marlin, slappy FS nosegrind pop out le 26 février 2017
– À suivre. –
Mise à jour le 1er juin : Antigone à Montpellier n’est pas un centre commercial, par contre il y a bien un Polygone (dans le quartier d’Antigone)…