(Version française plus bas)
One day, Lacey decided she wouldn’t spend her life sitting in front of a computer and tried, for the second time, to make it out there. Now she’s traveling the world and never wants to waste a minute of it.
Photo : Conny Mirbach
„PEOPLE DIDN’T REALLY CARE ABOUT HAVING GIRL SKATERS ON THEIR TEAM“
How long have you been pro ?
I’ve been pro for Meow since 2014 and now I’m pro for Nike.
I feel like you had some kind of down times after Element, is that right ?
They went in a different direction, didn’t really tell me what was going on so I was like « Ok, I guess it’s over »… Then I tried to get on several different board companies but nobody cared really. Not to be negative, but people didn’t really care about having girl skaters on their team. Then I decided to go with Meow when Lisa (Whitaker) started the brand for women skateboarders, by women skateboarders and that made the most sense. It feels good because we’re inspiring a lot of young girls to skate and that’s amazing.
When did that happen ?
Probably a year or so after Element, 2014.
You had a full-time job at that time, right ?
I had graduated high school and then I went to college for graphic design. I was going for a 4-year program but I had to cut it into a 2-year program so I could get a job.
So you were pro but you had to work full time.
Lisa turned me pro but Meow was a small brand, especially at that time so I didn’t get a pay check. Anyway I had a full-time job where I was working my ass off, but I was still competing and still filming video parts.
When did you decide to quit the job ?
I was really happy there doing graphic design. I liked my co-workers and my boss. It was refreshing after the way Element let me go. I felt a little disheartened by the fact that nobody would give me a board sponsor even though I was skating and progressing consistently. Filming and what not. So I worked there for 2,5 years. I was sitting at my desk thinking about how I’m in my twenties and that I should probably be skateboarding in the best years of my life. So I put in my 2 weeks notice at work and tried to do more freelance work which lined up pretty well. That’s how it went.
Now you only skate ?
Yeah I am now but it didn’t happen right away. There was no guarantee when I quit my job that I’d get support from my sponsors. I was still sponsored by Vans at the time, asking them for financial support. They turned me down and I decided that I’d figure something else out. If anything, I’d do some freelance work or find another job if I have to… But I was skating as much as possible at that point, and Street League came up. I ended up winning that contest, my video part that I’ve been working on for 2 years came out… Just the timing was interesting, I guess that’s what helped me get on Nike.
„LADY GAGA IS MY BIGGEST INSPIRATION“
What are the pros and cons of being a pro skater ?
For me, I don’t have any cons. I’m living by best life ! Every single day, I just want to wake up, be healthy, work hard, go to the gym so I can skate as long as possible. This is my dream since I was 8 years old, I’m living it right now and I don’t want to lose that.
What’s it like to be interviewed all the time when your skating speaks for itself too ?
I love to share my feelings with the world, so I don’t find it irritating. Sometimes the media requests become very frequent and it takes on my actual skate time but it’s because of skateboarding that I’m here so you know… It’s a balance, I’m happy.
What about mainstream medias that might ask weird stuff ?
Oh yeah, I’ve been asked some weird stuff for sure ! It gets weird when the people that are interviewing you don’t actually know anything about skating… Like « what’s it like being a female skateboarder ? » I don’t know, just because I have different genitals you’re gonna ask me questions based on this ? It doesn’t make sense ! Dumb shit like that gets on my nerves !
Who’s interview would you love to read ?
Anybody ? Skateboarding or not ?
Anyone !
Lady Gaga is my biggest inspiration. So is Neen Williams. He’s a sweet super kind human and I also admire him for his diligent when it comes to being healthy. I love Andrew Reynolds, Elissa Steamer, Alexis Sablone…
What is the one interview you read that inspired you the most ?
I don’t know… I’m inspired by people with different stories, like Reynolds and the Baker team that have gone through hard times with drugs and alcohol and now have come out of it… Stuff like that.
Their whole image was based on being pissdrunks and now they all quit !
Yeah, that’s interesting. I think it touches a lot of people because it’s pretty common, partying heavy, and it was authentic, and this is what sales.
Interview done in Paris, october 2017.
Un jour, Lacey a décidé qu’elle ne passerait pas le reste de sa vie assise devant un écran d’ordinateur et a tenté sa chance, pour la seconde fois, dans le skate. Aujourd’hui elle parcourt le monde en appréciant chaque instant de sa vie rêvée.
„TOUT LE MONDE S’EN FOUTAIT D’AVOIR DES FILLES DANS LE TEAM“
Depuis combien de temps est-ce que tu es pro ?
Je suis pro chez Meow depuis 2014, et maintenant chez Nike.
J’ai cru comprendre que tu avais eu des moments difficiles après Element, je me trompe ?
Ils allaient dans un direction différente et ne me disaient pas ce qui se passait donc je me suis dit : « Ok, je crois que c’est terminé »… Ensuite j’ai essayé (de me faire sponsoriser par) différentes marques mais personne n’en avait grand-chose à faire. Je ne veux pas sembler négative, mais tout le monde s’en foutait d’avoir des filles dans leur team. Alors j’ai décidé d’aller chez Meow quand Lisa (Whitaker) a lancé la marque, « for women skateboarders, by women skateboarders » parce que c’est ce qui me semblait le plus logique. C’est génial parce que ça inspire beaucoup de jeunes filles à se mettre au skate…
C’était quand, ça ?
Environ un an après Element, donc 2014.
Tu bossais à plein temps à ce moment-là, non ?
Quand j’ai eu mon bac, je suis allée étudier le graphisme. Ca devait être un cursus de quatre ans que j’ai dû réduire à deux pour aller travailler.
Donc tu étais passée pro mais tu bossais toujours à plein temps ?
Lisa m’a fait un pro-model mais Meow est une petite marque, encore plus à ce moment-là, donc je n’ai rien touché. Bref, je bossais à plein temps comme une dingue mais je faisais toujours des contests et je filmais toujours pour des vidéos.
Quand est-ce que tu as décidé de quitter ton job ?
J’aimais bien le boulot de graphiste que j’avais. J’aimais mes collègues et mon patron et ça faisait du bien après l’épisode Element. J’avoue que j’étais un peu triste que personne ne voulait me filer des boards même si je skatais et progressais tout le temps, je filmais et tout le reste. Donc j’ai travaillé là pendant deux ans et demi jusqu’au jour où je me suis dit que j’étais encore loin des trente ans et que s’il fallait que je fasse du skate, c’était maintenant. Alors j’ai donné un préavis de deux semaines et j’ai essayé de bosser en freelance, et ça a marché. Voilà comment ça s’est passé.
BS smith, Paris 2017/ Photo : CM
„VOUS ALLEZ ME POSER DES QUESTIONS COMME ÇA JUSTE PARCE QUE J’AI UN SEXE DIFFÉRENT ?“
Et maintenant tu ne fais plus que du skate ?
Oui, mais ça ne s’est pas fait tout de suite. Je n’avais aucune assurance de mes sponsors quand j’ai quitté mon boulot. J’étais toujours chez Vans à l’époque et je leur ai demandé qu’il me supportent financièrement. Ça n’a pas marché alors je me suis dit que je finirais bien par trouver une solution. Au pire, je pouvais toujours me trouver des petits jobs en freelance ou trouver un autre boulot s’il le fallait… Mais je skatais à fond à ce moment et la Street League est arrivée. J’ai gagné le contest et la video part’ que je préparais depuis deux ans est sortie. Tout est arrivé en même temps, et je pense que c’est ce qui m’a fait entrer chez Nike.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’être un skater-pro ?
Moi je n’ai que des avantages, j’ai la vie dont j’ai toujours rêvée ! Chaque jour j’ai envie de me lever, d’être en forme, de travailler dur, d’aller à la salle de sport pour pouvoir skater le plus longtemps possible. C’est mon rêve depuis que j’ai huit ans, je suis en train de le réaliser et je ne veux pas en rater une seconde.
C’est comment de se faire interviewer tout le temps alors que juste le fait de skater est déjà une façon de s’exprimer ?
J’aime bien partager mes émotions avec tout le monde, donc ça ne me dérange pas. Parfois ça devient tel que ça empiète sur le skate mais c’est grâce au skate que je suis là donc ça va… C’est un équilibre qui me va très bien.
Est-ce qu’il arrive que des médias mainstream te posent des questions bizarres ?
Oh oui, on m’a posé des tas de questions bizarres ! Ça devient gênant quand les gens qui ne connaissent rien au skate te posent des questions comme : « C’est comment d’être une femme et de faire du skate ? ». J’en sais rien, vous allez me poser des questions comme ça juste parce que j’ai un sexe différent ? C’est stupide et ça me rend folle !
„LADY GAGA EST MA PLUS GRANDE INSPIRATION“
Quelle(s) interview(s) tu voudrais lire ?
N’importe qui ? Même en dehors du skate ?
N’importe qui !
Lady Gaga est ma plus grande inspiration. Et Neen Williams. C’est quelqu’un de très attachant et j’admire beaucoup son engagement quand il s’agit d’avoir une vie saine. J’adore Andrew Reynolds, Elissa Steamer, Alexis Sablone…
Quelle interview t’a le plus inspirée ?
Je ne sais pas… Ce sont des gens avec des histoires différentes qui m’inspirent, comme Reynolds et le team Baker qui sont passés par des phases difficiles avec la drogue et l’alcool et qui s’en sont sortis… Des trucs comme ça.
Toute leur image est basée sur le style « Pissdrunks » et aujourd’hui tout le monde est clean !
Oui, c’est intéressant ! Je pense que ça touche beaucoup de gens parce que c’est assez classique, de faire la fête et se défoncer, mais c’était authentique ! C’est ça qui fait vendre…
Entretien réalisé en octobre 2017 à Paris.