(Version française plus bas)
Morgan Campbell is an old timer but the engine is in perfect condition and will go on for another million miles. He spent a few weeks in Europe a couple months ago, had an art show, did a few hurricanes and spread his positive energy to the angry Parisians like me.
„THE MAIN DIFFERENCE IS I HAVE TO STAY CLOSER TO THE GROUND!“
How old are you and what are the main differences between the Morgan Campbell in his twenties and the one in his forties?
I’m 43 and the main difference is I have to stay a bit closer to the ground! But I think where your physical abilities fail you, you’re still learning new ways to use the board and you’re developing intellectually. So there is still progression, but it’s not athletic so much as creative. And I think that’s general for most people. In your teens and twenties you’re pretty reckless and throwing yourself into all kind of situations and later on you get calmer and make wiser decisions in order to live a longer life. I stopped skating big stuff and taking risks in my life just because I want to enjoy my life for a longer period of time and enjoy skateboarding for a longer period of time. So I’m really happy to be still skating at 43. I didn’t think it would be possible.
When did you turn pro?
First pro model was in 1994, for a company called Kewday. The team was Chad Bartie, Mick Yuen, Dom Kekich and myself. You might have heard of Dom, he was in Ban This skating vert as a 12 year old.
What was the biggest amount of money you ever made as a pro?
The most I was making was like $500 a week (327€ – EN), but I had other jobs.
$500 a week?
Yeah, which was OK. At the time you could survive on that. But that was only for a few years in the early 2000’s, when I started to get rewarded financially, I guess. But that was not money to save, it’s not like I could buy a house with skateboarding. But I feel lucky because I’ve got friends in Australia now like Casey Foley who’s known all around the world but does a full time job and doesn’t get paid anything for skateboarding. So in the early 2000’s in Australia you could make good money and not have to leave, but now there’s no money, you’re just lucky to go on some trips…
Noseslide transfer, Paris 2017
What job where you doing before and after that ?
Video editing, freelance journalism, magazine editing, mostly skateboarding related. I’ve done some music-related work and travel related writing as well. Obviously it was a lot easier for me to work in the skateboarding world. There’s not that many skaters who like to write, and my mom is a writer so I guess that made me think it was a possibility.
Have you ever considered moving to Europe or the US?
I lived in Glasgow for four years so I guess I have moved to Europe. I considered moving to the US and did it for a little while, but I could tell in California I was starting to not enjoy skateboarding as much where I was just enjoying and participating in skateboarding more in Europe.
What’s your job now?
I work as a landscape architect so I design skateparks. When I’m home I want to focus more on my collage work.
How long have you been doing these collages?
For about five years.
Your collages made me think of Dave Carnie’s ones.
Oh yeah, but I think it’s digital work, mine are knife and glue. But I love him, he’s a really funny guy, I’ve hung out with him and I consider him my friend! He’s one of the most intelligent people I’ve ever met.
Was he an inspiration for you ?
Totally! People like Dave Carnie, Spike Jonze and Gustav Eden are inspirations. I really appreciate the real thinkers in skateboarding!
Interview and photos shot in Paris, october 2017.
Morgan Campbell est Australien, avec une bonne trentaine d’années dans les jambes. Il était en France cet automne pour une expo, faire quelques hurricanes et diffuser sa bonne humeur aux Parisiens aigris comme moi.
„LA DIFFÉRENCE, C’EST QU’IL FAUT QUE JE RESTE PLUS PRÈS DU SOL !“
Quel âge as-tu et quelles sont les différences entre le Morgan Campbell d’il y a 20 ans et celui d’aujourd’hui ?
J’ai 43 ans et la principale différence, c’est qu’il faut que je reste un peu plus près du sol ! Mais je pense que même si tes capacités physiques commencent à flancher, tu es toujours en train d’apprendre de nouvelles manières d’utiliser ta board et d’évoluer intellectuellement. Donc il y a toujours de la progression, pas forcément physique mais plutôt créative. Et je pense que c’est la même chose pour la plupart des gens. A l’adolescence et à vingt ans tu ne réfléchis pas vraiment et tu te jettes n’importe où, et puis plus tard tu prends des décisions plus sages car tu as envie de vivre plus longtemps ! J’ai arrêté de skater du „gros“ et de prendre des risques pour en profiter plus longtemps ! Et je suis content de pouvoir toujours skater à 43 ans. Je n’avais jamais imaginé que c’était possible.
Quand es-tu passé pro ?
J’ai eu un premier pro-model en 1994, chez une marque qui s’appelait Kewday. Il y avait Chad Bartie, Mick Yuen, Dom Kekich et moi dans le team. Peut-être que tu as entendu parler de Dom : à douze ans il avait eu quelques images dans Ban This. Il faisait de la vert‘.
Quelle est la plus grosse somme d’argent que tu as pu gagner en tant que pro ?
Environ 500 dollars (327€ – NDLR) par semaine, mais je bossais aussi à côté.
Hurricane, Paris 2017. Photo : Bertrand Trichet
500 dollars par semaine ?
Oui, ce qui était correct. A l’époque on pouvait tenir avec ça. Mais c’était seulement pendant un moment au début des années 2000, quand j’ai commencé à gagner de l’argent, je crois. C’était difficile de mettre de l’argent de côté, c’est pas comme si j’avais pu m’acheter une maison avec le skate… Mais je pense que j’ai eu de la chance, je connais des mecs aujourd’hui en Australie qui sont mondialement connus comme Casey Foley mais qui doivent bosser à plein temps à côté parce qu’ils ne gagnent pas un centime avec le skate. Au début des années 2000, tu pouvais encore gagner pas mal d’argent sans avoir à quitter le pays, aujourd’hui il n’y en a plus, si tu as de la chance on te payera juste quelques voyages…
Quels boulots tu faisais ?
Du montage video, du journalisme, je bossais pour des magazines, la plupart du temps dans le skate. J’ai fait quelques trucs dans la musique et j’ai écrit quelques articles de voyages. Évidemment, c’était plus simple pour moi de bosser dans le skate. Il y a peu de skaters qui aiment écrire, et comme ma mère est écrivaine, je pense que c’est ça qui m’a fait prendre cette direction.
Tu n’as jamais pensé à venir t’installer en Europe ou aux Etats-Unis ?
J’ai habité à Glasgow pendant quatre ans donc je pense qu’on peut dire que j’ai vécu en Europe. J’ai pensé partir aux Etats-Unis à un moment mais le skate m’amusait moins quand j’étais en Californie que quand j’étais en Europe…
Collage australo-parisien par MC.
Et aujourd’hui, tu vis de quoi ?
Je suis architecte-paysagiste et je designe des skateparks. Et quand je suis chez moi je me concentre plus sur mon travail de collages.
Depuis quand tu fais ces collages ?
Environ cinq ans.
Ils me font penser à ceux de Dave Carnie.
C’est vrai, mais je crois que lui fait ça sur ordinateur, les miens sont faits à la main. Mais je l’adore, c’est un type vraiment marrant, j’ai pas mal traîné avec lui, je pense qu’on peut dire qu’on est potes ! C’est l’un des types les plus intelligents que je connaisse.
Est-ce qu’il a été d’une grande inspiration ?
Oui, aussi bien que Spike Jonze ou Gustav Eden. J’aime bien les types qui réfléchissent, dans le skate !
Entretien et photos réalisés en octobre 2017 à Paris. Plus ICI.