A l’heure des réseaux sociaux, une éternité nous sépare du week-end dernier, mais comme le dit l’adage grenoblois : „Mieux vaut tard que jamais sans mon anorak“. Voici donc le rapport complet de notre envoyé spécial Colucheese du désormais incontournable Slappy Challenge, à Lyon, il y a même pas une semaine ! (On l’aurait bien aussi envoyé à Montréal pour le Dime Challenge, mais on voulait éviter le post de @sw_greend au sujet de l’empreinte carbone et puis on était un peu juste niveau budget…) Photos par LOÏC BENOIT
Salut les Nazebroques,
Après avoir passé un week-end à jongler entre soirées arrosées, filmer pour le seul magazine qui paye encore et faire speaker de dernière minute, me voilà à écrire bénévolement un récap‘, sur ce qui est encore le seul contest au monde où Lucas Beaufort n’a pas encore peint ses petits monstres à la mords-moi-l’noeud sur les modules contre un chèque… Je parle bien entendu du Slappy Challenge !
Me voilà cette fois-ci embarqué avec une poignée d’annéciens plus déterminés à se foutre à l’envers qu’à faire du skate, à Lyon, pour cette nouvelle édition d’un contest dédié à la base au “non ollie”, mais qui se termine avec quelques têtes brûlées qui sautent par-dessus 13 marches pour un prize money récolté dans le public quelques minutes plus tôt. Une quête à l’image de la cagnotte de la messe du dimanche matin, sauf qu’au lieu de vous proposer des bobards de religieux suprémacistes, l’organisation offre au badaud sorti prendre l’air aux Journées du patrimoine du concret et tout ce que le skateboard a à offrir de spectaculaire et de fun.
Etienne Turnbull AKA Skater Player sur le gram
Mais commençons par le commencement, à savoir le warm up de l’évènement : le vendredi soir !
Pour être sûrs d’avoir une bonne excuse de mal skater le samedi, mes mangeurs de reblochon et moi-même décidons après une note salée au restaurant de rejoindre la soirée de pré-contest, située dans un bar à huître, pour supporter notre pote Axel Bourg, brasseur au sourire éclatant, fan de graphisme des années 90 et ami proche de Lucas Beaufort et Orelsan. Pendant que ce dernier tente de vendre ses bières à une clientèle normalement habituée à manger des mollusques au beau milieu d’un carrefour et de ses pots d’échappement, mes mangeurs de fondue et moi-même entamons notre arrivée dans le bar avec une cascade de gin tonic et quelques pas de danse endiablés, question de montrer à tout le monde qui sont les rois de la nuit.
La soirée bat son plein, notre pote Val chafouine avec toutes les MILF du bar et j’esquive les conversations avec des cocaïno-iodés pour passer du bon temps avec mes potes que je n’ai pas vu depuis un moment. Le bar ferme, on n’a pas dit notre dernier mot !
Pour être sûrs de nous mettre des bâtons dans les roues pour le reste du week-end, nous nous dirigeons vers le Voxx, chef lieu des skateurs lyonnais, tenu par une main de maître par Nasser et son fameux shooter le “Kisscool”. Fatigués et ivres, nous rentrons chez Val, bredouille malgré tous ses efforts, avec mon pote Gratien qui préférera passer deux nuits à mes côtés et goûter à tous les kébabs de la ville que de fêter un an avec sa copine…
Bastien Marlin AKA BM „le bien membré“
Après un réveil difficile et ensuqué à écouter Val nous raconter combien de MILF il aurait pu serrer la veille et combien il va en pécho ce soir, je passe faire un coucou à Wall St boire un café et gratter un t-shirt avant de me diriger tout doucement à Venice Lyon pour la première journée du contest.
Les Montpelliérains composés entre autres de Bastien Marlin sont déjà sur les lieux depuis 9:00 du mat’ pour ne pas rater l’échauffement et être sûrs de gagner de quoi payer l’aller-retour Montpellier-Lyon. Mon compère Grenoblois, Arno Wagner, visiblement dans le dur aussi, me rejoint enfin après une semaine entière avec des problèmes intestinaux récoltés sur un tour Vans sur la côte basque. Ce dernier préféra finir son après-midi à la sieste pour être sûr d’être en forme pour la soirée.
Une stratégie de fragile que j’aurais bien adoptée avec mes cinq heures de sommeil dans la tronche au lieu de commenter au mégaphone un concours de saut en longueur par-dessus des tonneaux et un canard géant en l’honneur de notre ami Adrien parti bien trop tôt…
Un moment de battement est prévu entre la compétition et la soirée pour que tout le monde ait le temps de faire le plein d’énergie et de se faire une beauté. Certains iront voir au cinéma indépendant du coin l’AVP de la nouvelle vidéo Polar en compagnie de Pontus Alv en personne et de son baise en ville. Un événement qui ravira surtout les plus de 40 ans, à l’image d’Axel, qui aura attendu le jeune entrepreneur toute la journée pour se faire autographier son pantalon Big Boy et un frisbee estampillé Big Braüther.
Pour ma part, après avoir bicrave mes places de ciné contre le respect éternel de deux jeunes (je préfère attendre la sortie en ligne de la vidéo pour pouvoir me la mettre pépouze en slibard dans mon canap‘), me voilà occupé à faire un montage insta sur fond de bouteille de planteur chez Dédé, afin de me mettre en jambe avant les hostilités… Je suis mort de fatigue et rochon. Je finis rapidement mon edit pour ne plus l’avoir sur la conscience et enfin pouvoir profiter pleinement de ce qui suit…
Mes amateurs de raclette et moi-même entamons tels les sept nains qui rentrent du boulot notre ascension vers le Voxx sur fond de vanneries et d’égocentrisme pour se mettre en confiance pour le meilleur moment du week-end. Val, vêtu d’un joli tricot, s’est entraîné à draguer de la MILF toute la journée sur son casque VR et Gratien, qui a dormi et mangé toute la journée, se demande encore ce qu’il fout là alors que c’est son anniversaire de couple.
Tous les protagonistes du contest sont présents sur les lieux, mis à part les montpelliérains qui ne dépenseront pas un copec dans le bar pour être sûrs d’être en forme pour l’étape du dimanche et de pouvoir gagner de quoi payer de l’essence jusqu’à Montpel’.
Une Chartreuse et 4 victoires au baby foot plus tard, la machine est lancée !
Je retrouve Fred D, fraîchement cinquantenaire et visiblement en pleine forme pour un débat entre le backside et le frontside nosegrind. La foule me donne raison, mais nous décidons de régler ce litige en discothèque, 38 Chartreuses plus tard avec un battle de danse sur „In da Club“ de 50 Cent. Il en sort vainqueur cette fois-ci et célèbre sa victoire en s’allongeant au milieu du dance floor.
Il est 4h du z’bar quand la boîte ferme et que le plus malin d’entre nous a la bonne idée de nous amener dans un restaurant de nuit pour faire vivre l’expérience de la grande ville à mes buveurs de Génépi qui n’en croient pas leurs yeux de voir des commerces et lieux de restauration ouverts après 22:00. Deux bouteilles de pif, plusieurs blagues racistes et une paire de lunettes dans mes gnocchis au St Marcellin plus tard, nous voilà rompus et prêts à rentrer enfin nous reposer car demain, il y a compet’ !
Deuxième et dernier jour de contest, et un nouveau réveil difficile à écouter Val, qui cette fois ci s’avoue vaincu par la gente féminine, et qui nous fait comprendre de quitter au plus vite son appartement pour s’adonner aux petits plaisirs personnels avec l’aide de son casque VR.
On arrive à HDV avec un peu d‘ avance, mais pas assez pour pouvoir jouir du spot tranquille. Énième Kebab pour mon équipe de Haut-Savoyards pendant que je me rends compte que je ne tiens pas sur ma board aux vues de mes innombrables tentatives pour un simple nosegrind… Je retrouve mon rival de breakdance, tout miskeen, en train de manger un taco sur un banc, silencieux, rempli de culpabilité, avec un énorme mal aux peu de cheveux qui lui reste sur la tête.
Le contest débute, JB et ses lunettes Prada sont enfin présents pour juger et distribuer le cash, laissant entrevoir un futur plan de carrière à noter des 3-6 flips lipslide de Benji Garcia, Joseph Garbaccio et autres Adrien Bulard dans des skateparks en préfabriqué pour la Fédé… vous me direz, il n’y a pas de sot métier (peut-être qu’un jour je vous raconterai mes 2 mois au sein de l’entreprise Blue Tomato et notre week-end à juger le FISE avec Arno).
Tout le monde révise ses manœuvres en attendant le début de la compétition, à l’image des montpelliérains présents sur les lieux dès l’aube, dans l’espoir de pouvoir payer cette fois-ci l’autoroute jusqu’à Montpel’. Plusieurs modules ont été placés à différents endroits de la place Louis Pradel pour donner un peu de renouveau et de fraîcheur au contest. Ça fait plaisir de voir Aurélien Giraud se prêter au jeu, essayant deux des tricks les plus difficiles de la journée, à savoir : FS blunt sur le dossier et nollie inward sur les 13. Visiblement pas dans son meilleur jour, notre athlète lyonnais ne concrétisera aucune des deux cascades, nous laissant un peu sur notre fin. Les fans applaudiront AG, qui ne manquera pas de nous rappeler qu’il est humain.
Ce week-end s’achève et je peux enfin souffler en mangeant mon premier repas de la journée, assis dans l’herbe d’Hôtel De Ville tel un chien cap‘ sans aucun savoir vivre. On dit au revoir aux copains avant de prendre la route pour Annecy, un peu tristoune de les quitter, à part Gratien qui à le sourire jusqu’au oreilles après un check amical avec JB…
Je vous laisse, je dois faire la MAJ ios de mon Iphone, souscrire à un abonnement Disney+ et m’acheter un parapluie made in China à 130€ sur le site internet de Lucas Beaufort en vue du mauvais temps annoncé… bise les Nazebroques !
Guillaume Colucci