5 QUESTIONS : ALBERT NYBERG

Bon ok, ce n’est pas vraiment 5 questions, mais Albert est l’illustration de ce qu’on se disait avec Sylvain Tognelli la semaine dernière : certains skaters s’expriment déjà très bien à travers la façon dont ils skatent, pourquoi vouloir à tout pris qu’ils s’expriment autrement ? N’allez pas croire pour autant qu’Albert est un imbécile. Si c’était le cas, il ne figurerait pas dans ces colonnes. Au contraire, il serait même à l’image du répertoire de tricks qu’il est capable de produire : original et haut en couleurs.

Albert Portrait

Récemment, Albert s’est retrouvé à la version 2014 du Battle at the Berrics, 7ème du nom, qui cette fois faisait s’affronter des pros et des Joes, soit des inconnus triés sur le volet. Quand il a été contacté pour participer, il n’était pas sûr de quel côté on allait le situer : ‚J’ai reçu un mail qui me proposait de venir, mais je ne savais pas si c’était pour être un Pro ou un Joe ! Et le fait de ne pas être pro m’a bien mis la pression !‚. L’inconnu (qui ne l’est plus) Eric Martinac n’en aura fait qu’une bouchée et le match* n’aura duré qu’une minute : ‚il était vraiment fort et je ne suis pas très bon en switch et en nollie…‚.

AlbertNyberg_Hardflip_Chelles_webHardflip à Chelles, le 9 mai 2014 – Photo : Vincent Coupeau

Quand on lui demande si cette défaite cuisante risque de repousser son passage d’amateur à celui de pro, Albert répond qu’il pense que non. Parce que même s’il n’ose pas se l’avouer, lentement, il y arrive : ‚Je ne suis pas vraiment fainéant, je filme autant que je peux… j’ai eu quelques images récemment, les gens savent que j’existe…‚. Pourtant, les américains semblent traîner des pieds : aucune annonce officielle n’a eu lieu de chez Almost et Albert est toujours en flow. Et ce n’est pas comme s’il ne correspondait pas à l’image de la marque… La meilleure explication provient probablement du fait qu’en l’espace de 2 ans, Almost a déjà fait passer Willow et Youness pros, et qu’il ne faudrait pas non-plus que tous ces européens viennent bouffer dans leurs assiettes. Tant que le nom de Rodney Mullen vendra des boards…

Albert-Nyberg-heelflip-late-shove-itOllie up, heelflip late shove it, Paris, le 10 mai 2014 – Séq. et portrait : Tura

Si dans le passé l’Amérique a pu être son rêve ultime, Albert en est un peu revenu : ‚Pendant un moment j’étais à fond de ça, mais aujourd’hui je suis content d’être là où je suis. J’y vais de temps en temps, mais je ne sais pas si je pourrais vivre là-bas… J’aime être en Suède et avoir la possibilité de voyager facilement en Europe. Trois mois aux Etats-Unis dans l’année, ça me suffirait.‚ Selon l’exemple de Willow et Youness, ça doit être possible : ‚Ils me demandent des images, donc j’imagine que ça va mener quelque part…‚. Tout vient à point qui sait attendre._

 

*Excusez le mode un peu sportif de ce texte, hein, je m’essaye au journalisme…