L’autre jour, j’ai reçu un coup de fil de Stéphane Larance qui me conviait à une petite session dans le quartier de Pleyel, à St Denis, en région parisienne. À part le fait qu’il y avait une histoire de marque de bière (Desperados) là-dedans, j’étais resté avec peu d’information et même un peu sceptique. Quel rapport pouvait-il y avoir entre une bière aromatisée et le skate ?
Mais Stéphane n’est pas le genre à appeler pour rien. Alors, armé de ma curiosité, j’ai fini par comprendre que la session avait lieu précisément DANS la Tour Pleyel, bien connue des banlieusards et qui trône seule dans un coin peu ragoûtant de Seine-Saint-Denis.
Encore un peu sceptique et toujours curieux, j’ai donc pris la ligne 13 et je suis descendu à Carrefour-Pleyel, au pied de la tour. Pas vraiment sûr de moi, j’ai rappelé Stéphane : „C’est vraiment DANS la tour ?“, qui m’a confirmé les faits et invité à aller me présenter à l’accueil où mon nom figurait sur une liste d’une quinzaine de personnes. On m’a alors conduit dans un ascenseur qui en quelques secondes m’a déposé au 25e étage.
La Tour Pleyel a été construite au début des années 70, mesure 129 mètres et compte 38 étages. Pour une raison qui m’est inconnue, le 25e est désaffecté et a été transformé en espèce de club éphémère (le Wild Club) par Desperados. Dans son élan de marketing, la marque a eu l’idée de faire peindre les murs par des graffeurs célèbres et d’associer le skate là-dedans. Dans d’autres circonstances, j’aurais rebroussé chemin sauf que là, j’étais au milieu d’un gratte-ciel parisien où je n’aurais jamais imaginé mettre les pieds, et encore moins pour le skate.
Vue imprenable et petits modules. À part le fait que le plafond limite les tricks sur le quarter et que la dalle aurait pu être plus lisse, l’endroit ressemble à un bon vieux DIY de l’époque où le skate n’avait pas encore découvert le béton. Le club n’est pas encore ouvert, ne reste qu’une poignée de techniciens qui terminent la mise en place de la sono, et le spot est à nous.
Vu qu’en partant, j’avais jugé plus utile de prendre mon appareil photo que ma board, voilà ce que j’ai rapporté de cette petite session pas banale.
Bertrand Soubrier, feeble to fakie
Benjamin Delaboulaye, FS boneless
Stéphane Larance, 180 fakie nose manual
Allez j’avoue, j’ai quand-même taxé une board pour aller faire 2 ou 3 rock’n rolls et pouvoir dire : „j’ai skaté dans la tour Pleyel“. Par contre, croyez-le ou non, j’ai réussi à ne pas picoler malgré toutes ces canettes qui me tendaient les bras…