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Ce qui aura fait vraiment connaître Alex, c’est d’avoir été rédacteur en chef de Kingpin, jusqu’à il y a deux ans. Avant ça, c’est sur les routes d’Angleterre et de Navarre qu’il a fait ses preuves en tant que photographe indépendant. Si vous n’avez jamais entendu parler de lui, c’est que vous ne lisez pas assez de magazines.
Photo : Gabriel Engelke
[highlight]1_[/highlight]Combien de temps est-ce que tu as bossé pour Kingpin, et pourquoi est-ce que tu es parti ?
J’y ai bossé 5 ans au total. J’ai déménagé de Edimbourg à Londres et j’y suis resté. Le boulot chez Kingpin a évolué au cours des années et à la fin c’était devenu plus du consulting/manager de projet qu’un vrai boulot de rédacteur en chef. Avec un pote, on s’est alors dit qu’on pourrait monter notre propre truc en dehors du mag et mieux gérer les gens avec qui on faisait ce consulting, ce que pourraient être les projets, etc. Ne plus faire ce job de rédac’chef voulait dire plus de temps libre pour faire de la photo, faire Witchcraft Hardware, fonder une famille et faire du skate.
[highlight]2_[/highlight]Qu’est-ce que ABD et quels sont les projets ?
ABD, ma nouvelle boîte, a fait quelques événements indépendants. Des trucs avec Element, mais ce qui fait rentrer l’argent, c’est le consulting. Beaucoup de mon énergie part dans Witchcraft en ce moment et c’est un truc que je suis super content de faire… Il y a aussi des choses en cours comme un salon géré par des skaters à Berlin en juillet, une nouvelle marque de roues, Car 13, et la version anglaise de De Paris, qui va s’appeler Of London. Pas mal de trucs, donc.
Fernando Bramsmark, stalefish. Photo : Alex
[highlight]3_[/highlight]Combien de temps est-ce que la photo occupe dans ton emploi du temps, aujourd’hui ?
La photo me prend du temps quand j’ai un projet sur lequel travailler, et ce bouquin Of London est une opportunité d’en faire plus souvent que pour un mag, sans trop se soucier de savoir si c’est le meilleur trick sur le meilleur spot par le meilleur skater. C’est une façon plus réaliste de shooter, et c’est en bas de chez moi. C’est aussi une approche un peu plus journalistique de la photo, moins axée sur le trick et sur ce que les magazines imposent, à savoir toujours des meilleurs tricks sur tel ou tel spot, et de plus se concentrer sur les choses d’un point de vue plus large et ce qu’il se passe vraiment jour après jour. Je ne suis pas parti en tour depuis que j’ai eu mon premier enfant il y a quatre mois mais on a prévu d’aller en Autriche avec Witchcraft bientôt. Je suis impatient !
[highlight]4_[/highlight]Les skate trips sont ce qu’il y a de mieux dans le skate… Est-ce qu’il y en a un en particulier que tu n’oublieras jamais, et pourquoi ?
Il y en a un dont je me suis souvenu l’autre jour qui était un « Indy UK tour » de l’Ultrabowl (à Malmö) jusqu’en Angleterre, avec en prime le team Lifeblood qui s’était joint à nous. L’équipe était plus ou moins tous les mecs de Crv Wkd qui avaient fait chier Geordie, l’organisateur du tour, parce qu’il ne servait à rien. Il était vraiment naze. Enfin bref, c’était le pire trip : pas de budget, rien d’autre que de la fumée dans un van sans fenêtre, un abruti comme organisateur, des démos dans toutes les villes, Rob Smith qui a failli nous tuer à Anvers, des mecs à poil, des sourcils rasés, des bastons et peu de sommeil. De la merde. Mais marrant en y repensant. Je suis parti dès qu’on a posé le pied en Angleterre, direct dans un train pour rentrer chez moi. La seule fois où j’ai quitté un tour avant tous les autres.
Carve Wicked en plein meeting. Photo : Alex
[highlight]5_[/highlight]C’est quoi, exactement, Crv Wkd (Carve Wicked )?
Crv Wkd, c’est un groupe de potes, surtout de Walles, mais une grande partie viennent d’un peu partout. Bizarrement, j’ai déjà entendu dire à l’intérieur de « l’indutrie » (du skate – NDLR) que c’est une couverture pour une marque de jus de beauf parce qu’ils leur avaient gratté de l’argent une fois pour un tour… Peut-être qu’ils ne comprennent pas la blague… La vérité est que ce n’est pas grand chose, il n’y a pas d’argent, pas de produits dérivés, c’est juste une brochette d’imbéciles qui essayent de se rigoler. Pour moi, c’est boire de la bière, des t-shirts pourris et l’art de se foutre des gens qui pensent que tu n’es qu’un connard bourré à la bière gratuite. Ils ont peut-être fait quelques t-shirts récemment, mais c’est aussi loin que ça a pu aller. Malgré le fait qu’il y ait eu des rumeurs d’un tour sur Instagram, je ne suis pas certain de quelle grosse marque pourrait payer pour eux. Envoyez un message à Sam Pulley si vous avez envie de jeter votre budget par la fenêtre !
Entretien réalisé par échange de mails entre le 29 janvier et le 1er février.
[highlight]1_[/highlight]How long did you work for Kingpin and why did you leave ?
I worked there for 5 years in total. I moved from Edinburgh to start the job in London and never left. The job at Kingpin changed over the years and in the end became more like project manager/creative consultant/editor rather than just the full-time task of making the magazine. Me and a friend figured we could do or own thing, outside of publishing, and have more control over who the consultancy was for, what the projects could be etcetera. Not having the editor job attached meant more free time to do photography, Witchcraft Hardware, start a family and skate.
[highlight]2_[/highlight]What’s ABD ?
ABD, my new venture, has done some events independent, some stuff with Element in the past, but mostly it’s consultancy that keeps the money coming in. A lot of my energy is focussed on Witchcraft right now as it’s something I’m passionate about. There’s things in the pipeline like a skater owned only tradeshow in Berlin this July, a new wheel company, Car 13, coming soon, and editing the UK version of De Paris, which we’re calling Of London. So plenty of stuff to keep my mind busy.
[highlight]3_[/highlight]How much time does photography take in your schedule ?
Photography works in my schedule better if there is a project to focus on, this yearbook project ‚Of London‘ is the perfect fit, a chance to shoot photos more often and for a publication that doesn’t necessarily worry itself about everything being the best new trick by the best new guy at a best new spot; it’s a way more realistic way to shoot, and handily it’s all on my doorstep.
It’s also seems more natural to have a photojournalistic approach to shooting skateboarding these days, less focus on the trick and the magazine dictate of oneupmanship and more focus on the style of things with a wider view of what really happens day to day.
I haven’t shot any trips since we had our first child 4 months ago but we have a Witchcraft one coming up in Austria soon, I’m looking forward to it.
[highlight]4_[/highlight]Skate trips are the best. Tell me one that you’ll never forget, and why.
One I was reminiscing bout the other day was an ‚Indy U.K.‘ trip from Ultrabowl in Malmo, driving back to the UK – the Lifeblood team tagged along too. The crew ended up being pretty much all the Crv Wkd guys and they were winding this guy Geordie, the organiser of the trip, up because it was really poorly organised. It really was shit. Anyway. Worst trip ever, no budget, nothing but cigarette smoke in a windowless van, shitty organiser, demos every stop, Rob Smith nearly got us all killed in Antwerp, full frontal male nudity, shaving eyebrows and hair off on long rides, fights, sleeping rough. Fucking shite. But somehow funny to look back on. I left the trip as soon as I got back on British soil – straight to a train station to rush home. Only time I ever left a trip before everyone else.
[highlight]5_[/highlight]Is Carve Wicked still on ? What exactly is it, by the way ?
Crv Wkd is a group of mates, mostly from Wales but there’s a large fraternity of internationals too. Bizarrely, I’ve heard a few people from inside the industry claim it’s a front for a jock-juice company because they blagged some money to do a trip once. Maybe they just don’t get the joke? Truth is it’s nothing really, there’s no money, there’s no product, it’s just a bunch of idiots trying to have a laugh. To me it’s about drinking beers, cheap laughs, bad tee-shirts and the art of not giving a fuck about people thinking you’re an asshole for being drunk on all the free beer you just got given.
They may have recently made some new tees that’s as ‚on‘ as it ever gets. Although there was rumours of a tour that popped up on instagram, not sure which mega-corporation will pay for it but maybe message Pulley if you’re interested wasting any of your budget.