J’aurais bien fait un numéro sur Reims, mais il faut bien avouer que ça aurait été un peu compliqué. Pas que ce soit la pire ville de France, loin de moi cette idée, c’est juste qu’historiquement, la capitale du Champagne n’a jamais vraiment été un endroit incontournable en matière de skateboard. Tenez, citez-moi un un skater rémois ayant eu une interview dans un magazine ou un spot connu de la ville. Vous séchez ?
Gare de Reims, tout le monde descend
Ma dernière visite remontait à 2003 ou 2004. A part les deux ou trois photos que j’avais fait avec Jérémie Villermaux, les seuls souvenirs de Reims qui me restaient étaient le fameux spot de « la main », Popi qu’on appelait encore « Paupiette » (Jean-Philippe Dahmani de son vrai nom) et Vivien Feil, strasbourgeois pur jus, qui avait cru que pour s’adapter à la vie parisienne, un an ou deux à mi-chemin entre la capitale son Alsace natale lui feraient le plus grand bien. Et Aurélien Segura aussi, avec son style ultra fluide et ses I Path à scratch.
Joseph Guiheneuf, BS flip, 11:37
En dix ans, Reims devait avoir changé. Alors j’y suis retourné, sur recommandation d’Alexis Lamendin, banlieusard parisien de son état ayant de solides connexions sur place. J’ai donc débarqué un dimanche matin et dès la première minute, je me suis dis que j’avais vraiment attendu trop longtemps. Il suffit de fouler le parvis de la gare pour être sur le spot le plus dingue de la ville : des ledges en « marbre » (ou équivalent) entourés de flat gaps, le tout posé sur un sol parfait. Rien que pour voir ce spot, j’étais déjà content d’être venu.
Franck Sisounol, pole jam to fakie (slappy, quoi)
Petit Pierre, hardflip (cliquez pour la séquence animée)
Moi qui croyais avoir rendez-vous avec Alexis et un ou deux de ses potes, je me suis retrouvé avec une douzaine de locaux ultra motivés (désolé ça fait trop de noms, là) qui au bout de 10 minutes m’ont fait comprendre qu’il fallait que je sorte mon appareil photo. Rappelons que c’était un dimanche et que midi n’avait même pas encore sonné…
Anthony Rousse, switch flip (cliquez sur la photo pour la séquence animée)
Et le plus formidable, dans cette histoire, c’est que ça a duré comme ça toute la journée. Tout le monde s’est balargué sans rechigner jusqu’à la tombée de la nuit. Vu qu’on était en mars, je crois bien avoir dû leur faire le coup du « j’ai plus de batterie dans mes flashs » pour qu’on aille se mettre au chaud, au moment où je commençais à vaciller.
Je me suis ensuite fait offrir quelques flûtes de « Corps et âme » (on est en Champagne, ou pas ?) et le gîte par une bande de types tellement sympathiques que j’ai eu droit au lit d’un des coloc’ de l’appart’ Mojito, qui lui a dormi ailleurs, je ne sais même pas où…
Bref, une chouette première journée ! La suite la semaine prochaine…