Au début des années 90, la rampe était devenue un truc aussi ringard qu’un compte Myspace. Tout le monde s’est mis à faire du street, même Tony Hawk, avec plus ou moins de réussite. Deux décennies et quelques plus tard, au détour d’une démo parisienne, The Birdman raconte. (English version below)
[highlight]A[/highlight]u début des années 90, la rampe était plus ou moins morte, tu t’étais mis à faire du street et tu avais même fini en couverture d’un mag français en backlip sur un banc.
Ah oui ? Je ne me souviens même pas…
„JE N’AVAIS NI LE STYLE, NI LES CHEVILLES !“
[highlight]C[/highlight]’était en 1992. Quels souvenirs tu gardes de cette époque ?
C’était marrant. Mes souvenirs sont plus liés à la création de Birdhouse parce que c’est à ce moment-là qu’on a lancé la marque. Je trainais avec Willy Santos, Steve Berra, Jeremy Klein, Ocean Howell… On allait faire du street tous les jours, on était dans ce mode-là, parce que de toute façon c’était quasi impossible de trouver une rampe. J’aurais bien continué à faire de la rampe mais je suis tombé là-dedans avec eux, jusqu’à ce que je réalise que je n’avais ni le style, ni les chevilles, ni la jeunesse pour pouvoir rester au niveau. Alors je me suis remis à faire de la rampe pour pouvoir skater plus longtemps.
[highlight]L[/highlight]a principale raison qui t’avait fait faire du street est qu’il n’y avait plus de rampe ?
Oui, et c’est aussi pour la même raison que le street existe. Il n’y avait pas de skatepark, aucun endroit adapté. Pour moi c’était marrant (de faire du street), mais je me suis tordu les chevilles deux fois assez gravement, les deux en l’espace de deux ans. C’est là que j’ai décidé de ne skater plus que la rampe pour pouvoir skater plus longtemps.
[highlight]E[/highlight]t au moment où tu as décidé ça, la scène vert’ renaissait ?
Oui, par pure coincidence !
FS 50-50, Los Angeles, en 2012 (enfin, pas sûr…)
[highlight]T[/highlight]u skatais avec qui d’autre que ceux que tu viens de mentionner ?
Eric Koston et quelques autres gars, et quand je me suis remis à la vert’ c’était avec ceux qui étaient là et il n’y avait pas tant de gens… Mike Youssefpour, Steve Berra qui faisait de la vert’ à l’époque, Neil Hendrix, Jesse Fritsch…
[highlight]C[/highlight]e sont eux qui gardaient la scène vert’ en vie.
Oui, il n’y avait qu’une seule rampe à Orange County et on y allait tous. Danny Way en faisait aussi à l’époque.
[highlight]Q[/highlight]u’est-ce qui t’a fait commencer ta marque de boards ?
Je pensais que ma carrière était terminée. J’avais skaté pour Powell pendant douze ans et j’avais l’impression d’avoir épuisé toutes mes ressources en termes de sponsors alors j’ai décidé de faire ma propre marque, et de prendre ma propre direction.
The Birdman dans Ravers, la deuxième vidéo Birdhouse, en 1993
[highlight]C[/highlight]’était pas vraiment le moment pour monter une marque…
Ça ne l’était pas en théorie, mais en réfléchissant à l’investissement pour monter une marque, à ce moment-là c’était pas grand chose. Si tu avais un bon team et un petit peu de budget, tu pouvais te payer la quatrième de couverture d’un magazine (la pub), tu vois ce que je veux dire ? Alors si tu parvenais à devenir l’une des meilleures marques à cette époque où le skate était au plus bas (et il fallait vraiment y croire), quand le business du skate allait revenir, alors tu serais déjà établi comme une des meilleures marques.
„JE PENSE VRAIMENT QU’ON AVAIT L’UN DES MEILLEURS TEAMS, À CÔTÉ DE PLAN B“
[highlight]E[/highlight]t tu y croyais.
Oui, j’ai toujours eu un oeil pour dénicher les talents, pour trouver des skaters qui avaient du potentiel alors quand j’ai monté le team, je me suis fié à ça, et je pense vraiment qu’on avait l’un des meilleurs teams, à côté de Plan B.
[highlight]P[/highlight]ourquoi avoir abandonné le mot « projects » de « Birdhouse Projects » ?
C’était des histoires de droits. Déposer le nom d’une marque commençant par « birdhouse » était compliqué au début parce qu’il y a tellement de marques qui s’appellent comme ça, alors j’avais décidé de laisser tomber « project » pour pouvoir continuer.
[highlight]Q[/highlight]uelle est ton implication dans la marque, aujourd’hui ?
Je suis bien plus impliqué qu’avant parce que j’ai racheté les parts de Per Welinder, avec qui j’avais monté la marque. Donc j’ai plus de pouvoir de décision que ce soit au niveau du graphisme, des tours, tout…
[highlight]E[/highlight]st-ce que tu participeras au prochain King Of The Road ?
Ah ah ah ! Peut-être en tant que special-guest, mais pas en tant que vrai rider. Je ne crois pas que je serais très utile vu que je serais incapable de faire un des challenges en street, et on a besoin de skaters plus polyvalents.
[highlight]À[/highlight] quand remonte ta dernière session ?
Hier !
Entretien réalisé à Paris, le 17 juillet 2015
In the early nineties vert skating was dead so you ended up street skating, you even made the cover of a french mag doing a back lip on a bench. Oh yeah ? I don’t even remember ! That was like 92… What memories do you keep of those street skating days ? I had fun ! For me the memories are more based on the early days of Birdhouse, ‘cause that’s right when we started the company. I was hanging out with Willy Santos, Steve Berra, Jeremy Klein, Ocean Howell… We’d go street skating everyday and that was some kind of mode we got into, because it was hard to find a ramp anyway. I would just skate vert if I could but I just fell into that with them, and I eventually realized that I don’t have the style and ankles ! Or the youth to be able to keep up with what’s happening. So I eventually started skating ramps again. This would allow me to skate longer. The main reason why you started street skating is because there was no more ramp ? Yeah, and it’s the same reason street skating exists at all. There was no skateparks, no place to do it. For me it was fun, it was more challenging, but I rolled my ankles really badly twice, both of them, over the course of two years. And that’s when I decided I just wanted to skate ramps, and be able to continue skating into my older age. When you decided to switch back to skating vert, the scene was coming back ? Yeah, it was very coincidental ! Who would you skate with beside those guys you just mentioned ? Eric Koston and a few other guys, but then when I started skating vert again, it was just whoever was around, there weren’t that many people skating vert, like Mike Youssefpour, Steve Berra who actually skated vert back then ! Neil Hendrix, Jesse Fritsch… That’s the people who kept the scene alive ? Yeah, I mean there was only one vert ramp in Orange County and we’d all go there. Danny Way was skating vert back then too. What made you want to start your own skateboard company ? Because I thought I couldn’t make a career with skating anymore and I had ridden for Powell for about eleven years, and I thought I’d come as far as I could with being sponsored and decided I wanted to make my own company with it’s own direction. But it didn’t seem to be the right time to start a board company. It wasn’t in theory, but when you think about what it took to be established as a skate company at that time, it didn’t take much. If you had a good team and a little bit of a budget, you could get the back cover of a magazine, the advertising, you know what I mean ? And to establish ourselves there as one of the top brands when skating was low-point, it’s a lot of faith that it’s gonna come back, but if it comes back, then you’re established as one of the top brands. And you believed in this. Yeah, and I always knew I had an eye for talent, like I was good at picking skaters that could progress so when I picked our team, I picked it based on that, and I think our team was really one of the bests, besides Plan B. Why did you drop « Projects » in the name « Birdhouse projects » ? There were licensing issues. To start a company called Birdhouse was tricky when we first started to get the trademark ‘cause so many companies are called Birdhouse so I said let’s drop « project » and go from there. How involved are you on the company on a daily basis now ? I’m much more involved than I was because I bought Per Welinder share of the company. Him and me were partners. So I’m way more involved into taking decisions, graphics, trips, everything now. Are you gonna be on the next King Of The Road ? Ah ah ah ! Maybe as a special guest, but not as one of the main players ! I don’t think I’d do that much good, I mean I can’t do any of the street skating challenges at all and they need guys that are well rounded.
When was your last session ? Yesterday !