A une lointaine époque, Valéry Blin bossait chez Freestyler magazine comme secrétaire de rédaction et forcément, tout le monde était surpris d’apprendre que c’était un homme. C’est ainsi qu’est né le fameux #lasecrétaireestunhomme, le premier hashtag du monde. Ou le deuxième. Enfin bref, depuis, Valery est retourné vivre à Amiens, s’est mis à la photo et a lancé Rampage en 2015, dont le deuxième numéro vient de sortir.
[highlight]P[/highlight]ourquoi faire un fanzine ?
Valéry Blin : J’ai commencé à faire de la photo il y a environ cinq ans, surtout des photos des copains pendant nos sessions. Au bout d’un moment, elles s’accumulaient et je n’en faisais rien. On m’a suggéré de faire un fanzine et vu qu’il n’y en avait plus à Amiens depuis l’arrêt du RAF, je me suis lancé.
„C’EST JUSTE UN TRUC DE POTES“
[highlight]E[/highlight]st-ce que c’est pour combler le fait qu’il y a de moins en moins de magazines ?
Non, je ne considère pas du tout Rampage sur le même niveau que les magazines nationaux. C’est juste un truc de potes. Le but c’est de m’amuser en le faisant, de faire connaître la scène locale et la motiver un peu si possible.
[highlight]Q[/highlight]uels sont les retours que tu as de la scène ?
J’ai eu de très bons retours. Mais je ne suis pas naïf non plus, les gens ne vont pas me dire en face : „Ah dis donc, j’ai vu ton fanzine là, et ben c’est vraiment pas terrible !“ Ça ne peut pas plaire à tout le monde, c’est évident. Mais les gens ne le disent pas. Il y a quelqu’un qui m’a quand même dit que c’était un peu trop propre, qu’il regrettait un peu le côté plus „trash“ du fanzine RAF, l’ancien zine amienois sur internet. Même si je respecte complètement le RAF et mes amis qui le faisaient, ce n’est pas ma vision du truc.
[highlight]P[/highlight]ourquoi ne pas tout balancer sur Internet directement ?
Ça n’a pas le même impact sur internet, c’est beaucoup trop éphémère. Un fanzine, comme un livre ou une BD, ça doit être en version papier pour qu’on puisse l’avoir en main, le feuilleter, le garder, le relire quand on veut, même des années après.
[highlight]P[/highlight]ourtant, l’impact sur Internet peut être beaucoup plus grand, le public est quasiment illimité…
Après c’est certain que sur internet le monde entier pourrait y avoir accès, mais en même temps ce n’est vraiment pas mon objectif. J’aime bien l’idée que ce soit réservé à un certain public. Une version internet en complément de celle en papier et mise en ligne un peu plus tard pourrait être quand même intéressante. On me l’a demandé d’ailleurs pour ceux qui n’ont pas pu avoir le fanzine.
[highlight]C[/highlight]ombien d’exemplaires est-ce que tu en produis et comment tu les distribues ?
Les deux premiers numéros ont été imprimés à 100 exemplaires. Mais je vais en faire imprimer plus parce qu’ils partent trop vite et je n’arrive pas à en envoyer à tous ceux que j’aimerais. Il y a quelques exemplaires chez Nozbone à Paris, j’en envoie à droite à gauche et sinon je les donne directement. Un nouveau skateshop est sur le point d’ouvrir à Amiens, le zine y sera disponible si le shop me plaît.
[highlight]Q[/highlight]ui paye l’impression ?
Il n’y a pas de pages de pubs dans Rampage et le zine est gratuit, donc on va dire que c’est du financement personnel. Des shops locaux m’ont proposé de prendre une page de pub mais j’hésite, bien que ça permettrait d’imprimer plus d’exemplaires et d’augmenter le nombre de pages. On verra.
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