Rares sont les Américains qui choisissent une marque européenne pour y „faire carrière“. Aaron Herrington fait partie de ceux-là.
[highlight]Q[/highlight]uel est le dernier job que tu as fait ?
J’ai été coursier à vélo à New York pendant presque quatre ans pour Snice avant de devenir skater professionnel. En général, c’était entre midi et 20h. En hiver c’était dur, mais il fallait bien !
[highlight]E[/highlight]t à quand remonte la dernière fois que tu as ressenti le skate comme un job ?
C’est une question difficile. Être skater pro était un rêve de gosse, mais maintenant que c’est mon boulot, il arrive souvent que je n’ai pas forcément envie d’en faire ou d’aller quelque part. Moi, juste pousser et skater dans la rue me suffit, mais quand tu es en tour et que tu passes des heures dans un van pour aller de spot en spot, ça peut devenir chiant. Mais il ne faut jamais oublier que tu pourrais tout aussi bien être assis derrière un bureau ou à bosser dans un café toute la journée…
[highlight]E[/highlight]st-ce qu’être Américain et skater pour une marque européenne comme Polar peut être considéré par certains comme une haute trahison pour ‘industrie américaine’ ?
Je n’ai jamais vu ça comme une sorte de trahison. Quand j’ai commencé à skater pour Polar après avoir rencontré Pontus à New York, j’ai tout de suite cru en la marque et en sa vision. Et s’il y avait des commentaires négatifs, je n’en aurais pas grand chose à foutre puisque je crois vraiment en la marque et en Pontus. Beaucoup de marques que j’admirais dans le passé sont malheureusement devenues sans intérêt…
„JE PRÉFÉRERAIS JUSTE VIVRE DANS UNE MAGNIFIQUE VILLE PLUTÔT QU’À DIRTY LOS ANGELES„
[highlight]I[/highlight]maginons que tu doives quitter New York et que tu aies deux options : partir à Los Angeles ou à Paris. Quel serait ton choix ?
Paris, même si je ne parle pas un mot de français. Je préférerais juste vivre dans une magnifique ville plutôt qu’à dirty Los Angeles. Même si à peu près toute l’industrie du skate est à Los Angeles et qu’il y a des milliards de spots, comme je skate pour une marque scandinave et pas une américaine, je n’aurais pas grand-chose à y faire.
[highlight]O[/highlight]ù étais-tu le 11 septembre 2001 et quel souvenir gardes-tu de cette journée ?
J’étais dans ma ville natale de Corvallis, en Oregon. J’avais raté le bus pour aller à l’école et comme le suivant était un peu plus tard, j’ai allumé la télé, quelques instants après que le Pentagone ait été touché par un « avion ». C’était sur toutes les chaines. J’avais 12 ans et je me souviens que tous les profs avaient pété les plombs et pleuraient. On avait regardé les chaines d’infos tous les jours pendant une semaine, c’était fou…
Entretien réalisé par mails interposés en mars 2016.