DYLAN RIEDER

La nouvelle avait été bien gardée. Depuis 2 ans, certains avaient eu écho de la leucémie à laquelle Dylan Rieder faisait face mais avaient eu la décence de garder ça pour eux. Loin du tumulte du skate, Dylan Rieder se battait discrètement avec la maladie qui a fini par l’emporter le 12 octobre. Il laisse derrière lui des traces indélébiles sur le skate.

dylan_portrait2010 © Tura

Dylan Rieder est celui qui a redonné ses lettres de noblesse à un trick trop longtemps resté au placard ou trop souvent confondu avec un 360 pop shove it : le Impossible (malgré les efforts vains d’Ed Templeton). Il aura même réussi à rendre la version tailgrab regardable (malgré, tout aussi vains, les efforts d’Ed Templeton) et il avait tellement la classe qu’il aurait même pu repopulariser le pop shove it tailgrab…

Côté business, il aura aussi participé à la banqueroute de Gravis en tentant un coup de poker avec une chaussure originale, sortie la même année qu’une certaine Janoski au design vachement moins risqué, et malgré une part‘ pour en faire la promo qui restera encore longtemps parmi les 10 meilleures jamais réalisées.

Plus largement, il aura osé faire le pont entre le skate et la mode et suivi son chemin sans écouter les aboiements des plus réactionnaires. Et forcément, avec une plastique pareille, il avait fini par faire une petite carrière de mannequin en parallèle.

C’est une fois disparu que la vérité saute aux yeux : Dylan Rieder était l’homme le plus classe du monde, une sorte de Georges Abitbol du skate pourrait-on dire, mais l’heure n’est pas vraiment à la rigolade. Enfin bref, si personne ne se réjouira de cette disparition, on peut tout de même souhaiter bonne chance à Ben Nordberg qui a tout le champ libre, maintenant…