La semaine dernière, c’était la fashion week à Paris. La fashion week, c’est un truc qui ne sert qu’à justifier les idées infernales des directeurs marketing. Et vous l’aurez remarqué, le truc des directeurs marketing, en ce moment, c’est de faire des collab‘ avec tout et n’importe quoi (Palace/McDo, c’était même pas une blague…). Donc, bref, si (comme moi) vous vous attendiez à un Dime Challenge, c’est que vous êtes un peu naïf. Les mecs étaient là pour faire la promo d’une paire de Rowley qu’on avait presque oubliée et qu’on n’avait pas forcément envie de revoir… Vu que je n’y étais pas, j’ai suivi ça de loin sur Instagram et j’ai proposé, toujours sur le ‚Gram, à n’importe qui ayant fait le déplacement d’écrire un article objectif et voilà ce que j’ai reçu. – DT
par Abel Bourbouze
Dimanche dernier a eu lieu la première édition du Dime Live Paris organisé par la marque montréalaise éponyme. Un événement qui a pris place à Aubervilliers en collaboration avec Vans pour la réédition du pro model de Geoff Rowley : paire emblématique des années 2000. À mon goût sensiblement démodé, mais la mode à ses raisons que la raison ignore, donc bon, je les soupçonne tout de même de vouloir s’en mette plein les poches, bref rien de très grave, parenthèse fermée : l’heure du bilan des pertes s’impose.
„RAVITAILLER PENDANT PLUSIEURS HEURES D’AFFILÉE UNE ARMÉE DE SKATEURS AVIDES DE FINANCER LEUR ALCOOLISME GRATUITEMENT A TOUT D’UNE MISSION KAMIKAZE.“
Personnellement, les quatre heures passées en plein cagnard m’auront coûté une partie de mon foie, un poumon, ma voix et 15 points de vie. J’en déduis donc que c’était un franc succès. L’ambiance était là, ça rien à dire, du très beau boulot de la part du speaker, j’ai rien compris aux 3/4 de ce qu’il a dit, mais tout le monde gueulait donc j’imagine qu’ils étaient contents.
C’est aussi une opération marketing rondement mené grâce à un set up original, où le mobilier du conteneur conçu pour l’occasion pouvait se moduler à souhait pour créer un bank to bank, ou un kicker to rail avec respectivement un tableau et un porte cintre. Par ailleurs, placer pots de fleurs et miroirs à l’intérieur de ce même conteneur pour qu’ils se fassent systématiquement détruire puis remplacés sous les cris d’une centaine de monstres ivres relève du coup de com’ de génie. Ou comment tirer parti du caractère éruptif de notre communauté à bas frais ?Eh oui, le fait étant que Dime avait obtenu le soutien de Bud, et il y avait sur place beaucoup de bière, beaucoup trop de bière, suffisamment en tout cas pour rendre guilleret dès 15h (si ce n’est pas raide mort) la plupart du public. Un défi de taille sachant que ravitailler pendant plusieurs heures d’affilée une armée de skateurs avides de financer leur alcoolisme gratuitement, a tout d’une mission kamikaze.
Pourtant, c’est haut la main que l’organisation remporte le pari en rendant possible ce joyeux bordel. Une après-midi partagée pour nous autres entre les performances sportives (et/ou artistiques) des riders, et physique du public voir pour certains dont on taira les noms, les deux à la fois.
Niveau skate, car c’est quand même ce dont il retourne : mention spéciale à Simon Perrottet et son flip front d’anthologie. Kyle Walker parce que c’est Kyle Walker. Kohran Gayle qui en plus de détenir le titre tant convoité de « switch BS tail master », a passé la journée à sourire comme le plus heureux des hommes. Jan Hirt car j’adore ce mec. Mika Germond qui ramène un vent de fraîcheur dans ce monde de brutes. Victor Pellegrin pour l’obstination et enfin Chris Pfanner, auteur d’un flip over the rail qu’on qualifiera après coup de « débile » car pouvant faire rougir n’importe quelle compagnie aérienne. J’oubliais Tom Penny pour sa présence qui a elle seul justifie entièrement mon déplacement et rend ma journée unique. Évidemment, c’est du second degré, comme bon jeune de merde qui se respecte, j’ai découvert son existence au CPH Open l’année passée, oui désolé zoner sur Insta me prend beaucoup trop de temps.
Allez seul bémol, ça manquait d’un module à la con et de Kader Sylla, un T-Funk aussi n’aurait fait de mal à personne. De même, on aurait bien aimé voir skater plus de rookies parisiens, et tant qu’on est dans les réclamations, donnez-nous le speaker la prochaine fois, on avait plein de conneries à raconter.
Voilà, je crois qu’on a fait le tour, big up au staff, adorable en tout point, bisous la sécu et merci encore à Dime de rendre tout ça possible : « Montréal-Paris, t’entends ou quoi ? » comme dirait le roi.