Depuis des décennies, dans le skate, « la fédé » est un running gag, une institution fictive surgissant occasionnellement dans certains médias pour valider des idées ridicules, à grand renfort d’ironie, bien entendu. Ce texte a d’ailleurs été « validé par la fédé ». Sauf qu’en réalité, et encore plus aujourd’hui avec cette histoire de JO, il semblerait que la fédé, la vraie, celle qui dépense l’argent du contribuable pour former « l’équipe de France de skate », ait vraiment le pouvoir de valider ce genre de concept hasardeux. Qu’en est-il réellement ?
Par David Tura

Pour le savoir, en bon journaliste, j’aurais sûrement dû aller poser la question directement au grand patron de la FFRS, après avoir galéré à ce qu’il réponde à mes mails insistants, qu’il m’ait googlé et qu’il ait finalement décidé de me bloquer… J’aurais pu aussi poser la question au patron de la Commission Nationale Skateboard, s’il existe (j’ai cherché 5 minutes sur le net et j’ai rapidement arrêté de peur de tomber sur un nom que je n’ai pas envie de lire…). Mais je n’ai pas pris le risque de recevoir une tirade pleine d’autocongratulation et d’arguments fallacieux sur ce qu’est soi-disant devenu le skateboard.
À la place, j’ai fait ce que tout blogueur de ma trempe aurait fait : j’ai posé la question à ma communauté bienveillante sur Instagram, histoire d’avoir une idée objective !
Voici donc les réponses que j’ai obtenues :

Pour résumer, et comme les vrais journalistes de BFM, Cnews et autres JDD, j’ai classifié tout ça de manière à ce que ça aille dans mon sens et ainsi manipuler l’opinion, avec un bon vieux camembert :

Pour donner la parole à la défense, toujours en bon journaliste moderne et scrupuleux, je me suis dit que le mieux était encore de poser la question à ChatGPT.
Et voici la réponse que j’ai obtenue (j’avais précisé en 300 mots) :
La Fédération Française de Roller et Skateboard (FFRS), anciennement Fédération Française de Roller Skating, est l’instance officielle qui régit et développe toutes les disciplines liées aux sports de roulettes en France, qu’il s’agisse du roller, du skateboard, du roller derby ou du roller artistique. Son rôle principal est d’organiser, structurer et promouvoir ces disciplines, en garantissant la sécurité des pratiquants, le respect des règles et la cohérence des compétitions à l’échelle nationale et internationale. Elle a également pour mission de former les entraîneurs, les arbitres et les encadrants, ainsi que de soutenir le développement du sport amateur et de haut niveau.
Au sein de la FFRS, la Commission Nationale Skate (CNS) se concentre spécifiquement sur le skateboard et ses disciplines associées, notamment le street, le park et le vert. Cette commission a pour objectif de structurer la pratique du skateboard en France et d’en favoriser la reconnaissance officielle, notamment par l’organisation de compétitions nationales et la sélection des athlètes pour les événements internationaux. Elle définit également les règles techniques et réglementaires des compétitions, assure la formation des juges et encadrants, et agit comme interlocuteur principal pour les clubs et pratiquants souhaitant développer la discipline.
Par ailleurs, la CNS joue un rôle clé dans la promotion du skateboard auprès du grand public et des institutions, en encourageant les initiatives locales, les événements éducatifs et les projets de développement d’infrastructures adaptées. Elle accompagne également les sportifs de haut niveau dans leur parcours compétitif et contribue à leur préparation pour les championnats internationaux et les Jeux Olympiques.
En résumé, la FFRS structure, organise et promeut les sports de roulettes en France, tandis que la Commission Nationale Skate se concentre sur la discipline skateboard, en garantissant la qualité des compétitions, le développement des pratiquants et la visibilité de ce sport auprès des institutions et du public.
Magie de l’IA qui parvient toujours à mettre des mots clairs sur des idées floues. Une réponse qui rejoint ainsi le graphique et la question plus haut, que je résume donc à : « à pas grand-chose », étant donné que tout cela concerne moins de 1% des pratiquants en France, estimés entre 2,5 et 5 millions, pour 5000 licenciés (source : CNS).

On continuera donc à se foutre de la gueule de la fédé sans vergogne et à aller faire du skate dans la rue ou au skatepark (que cette même institution appelle encore « street » sans jamais avoir pris la peine de traduire ce mot), pendant que d’autres continueront d’expliquer que le skate a besoin d’être structuré avec des entraîneurs, des arbitres et des juges élevés aux tableaux Excel à des moustachus prêts à tout pour faire du skate un sport comme les autres.
