5 QUESTIONS : ARTO SAARI

Le skate a rendu Arto vieux. C’en est même un peu triste, à l’heure où certains pros de son envergure parviennent à prolonger leur carrière au delà de 40 ans, quand lui fêtera ses 35 ans le 9 novembre. Par contre, à la différence de pas mal de ses collègues, il s’est déjà trouvé une reconversion dans la photo et il semblerait qu’une nouvelle carrière s’ouvre devant lui… 

 

ARTO_JKPhoto : Jelle Keppens

„LES RAILS ET LES MARCHES NE SONT PLUS AU MENU POUR MOI !“

[highlight]E[/highlight]st-ce que tu ne vis aujourd’hui plus que de la photo ?
Non, j’ai toujours mes sponsors de skate mais je fais aussi des photos pour eux, donc mon boulot n’est plus simplement d’être un skater professionnel. La photographie représente une partie et j’ai aussi d’autre clients que mes sponsors, et aussi des petits boulots de photo de temps en temps quand ils ont besoin d’un skater ou ce genre de trucs. Mais ça a tendance à le devenir (son boulot à plein temps – NDLR), je dirais que plus de la moitié de ce que je gagne aujourd’hui, c’est grâce à la photo.

[highlight]J[/highlight]’imagine que ça ne te laisse pas tellement de temps pour skater…
Bah, je peux encore marcher, mais c’est de plus en plus difficile avec le skate, donc je skate surtout des bowls et de la courbe. Mais j’aime bien. Les marches et les rails je sont plus vraiment au menu pour moi !

[highlight]À[/highlight] quoi est-ce que tu penses tout de suite quand on te parle de Menikmati ?
French Fred ! C’était des bons moments, on se marrait bien, on faisait des supers voyages. Les deux ans qu’on a passé à filmer pour Menikmati, on les a passé à voyager, et quand on était en Californie, on filmait la nuit. C’était une bonne époque !

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[highlight]E[/highlight]t à quoi penses-tu quand on te parle de ta part’ dans Mind Field ?
Hmmm… En fait, j’ai eu besoin de me faire opérer des ligaments croisés avant de pouvoir finir ma part’. Bien-sûr, j’avais quelques images en stock mais quand je suis entré chez Alien, je savais que j’allais devoir filmer une part’ et aussi passer sur le billard. Je me suis fait opérer d’abord, au moment où ma board est sortie… Donc je n’ai eu que six mois pour filmer ma part’. Ça faisait beaucoup de choses en même temps et pas mal de stress. J’ai eu ma board juste avant d’aller à l’hôpital et j’ai passé deux mois à la regarder avant de pouvoir la monter, c’était horrible ! Mais j’ai eu des nouveaux ligaments et j’ai pu finir ma part’ !

[highlight]C[/highlight]’était quel genre d’opération ?
Ils m’ont remplacé les ligaments par des faux, pas par d’autres qu’ils prélèvent sur toi. Ça ressemble à des lacets. Ils ne sont pas fait pour durer éternellement mais ce qui est bien, c’est que dès le lendemain j’ai pu aller en rééducation et deux semaines plus tard je pouvais rouler. Au moins pomper sur une mini rampe. On m’avait dit de ne pas skater mais j’avais besoin de garder la sensation de la board. Et deux mois après l’opération, les deux premiers spots que j’ai skaté étaient le rail kinké où je fais 50-50, le premier jour, et le second spot, c’est le backlip qui a fini en couverture de The Skateboard Mag. Ce sont les deux premiers tricks que j’ai filmé. L’opération avait eu lieu en mai ou fin avril, et on était fin juin.

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[highlight]Q[/highlight]uelle part’ est la meilleure, pour toi ?
J’aime bien toutes mes grosses parts : celle dans la Sorry, celle dans la Es et celle dans la Mind Field, mais d’une manière différente. Surtout la Sorry et la Mind Field. Ça fait d’ailleurs un moment que je ne les ai pas regardé… Disons que la Sorry était la plus facile à faire. Elle ne m’aurait pris qu’un an et demi alors que ça m’a pris sept ans pour la Mind Field. J’ai filmé pour Menikmati et Sorry en même temps pendant environ deux ans, pour la Mind Field, il y a sept ans d’écart entre certaines images.

[highlight]Q[/highlight]uelle a été la première vidéo que tu as vue ?
Thrashin’ („Skate Gang“ en VF – NDLR), à la fin des années 80 ou au début des années 90, quand j’ai commencé le skate. Mais la première vraie vidéo que j’ai vu, qui n’était d’ailleurs pas la meilleure, c’était Hot Batch (Powell-Peralta). Et puis j’ai vite vu les premières 411, les Plan B Virtual Reality et Questionnable, les parts de Pat Duffy… Ensuite les vidéos Girl, la Welcome to Hell (Toy Machine), qui est probablement ma vidéo préférée.

[highlight]C[/highlight]omment tu te sens, aujourd’hui ?
J’ai mal partout, ah ah ! Mais aujourd’hui, ça va encore. J’ai même bien envie d’aller skater.

[highlight]E[/highlight]st-ce qu’on peut s’attendre à quelque chose ?
Mon genou est bien défoncé donc je ne skate que de la courbe, je ne fais plus du tout de rail ou de marches… Enfin, ça dépend, les rails ne sont pas forcément les trucs les plus violents… Enfin bref, j’aime le skate plus que jamais. Je ne peux plus faire les tricks que je faisais avant mais je m’amuse toujours autant avec mes potes et à faire de la courbe. Comme j’ai toujours été nul en courbe, je n’ai aucune pression, c’est que du fun ! Donc il pourra peut-être y avoir des petits clips, mais il faut encore que je trouve le temps pour l’énergie de filmer une vraie part…

Entretien réalisé le 27 mai 2016 à Paris.