En plus d’être un champion du planchon, le p’tit Jojo (28 piges, quand même) est aussi le champion incontestable du hashtag sur Instagram, ou l’art d’en détourner complètement l’usage. L’utilité d’un hashtag est qu’il met en relation des images entre elles, sauf que quand il est unique, bah… ça ne sert à rien. Et c’est ça qui est bon. À part ça, il est aussi capable d’être sérieux, juste quand il faut, comme là, ici, maintenant.
Boardslide, Paris, le 30 mai 2014. Photo : Tura
[highlight]1_[/highlight]Est-ce qu’il y a des moments où tu as l’impression que le skate est devenu un boulot pour toi ?
Oui, ça m’est arrivé quelques fois. Bon, c’est pas non-plus le boulot le plus chiant de la terre, mais je me souviens à l’époque de Rare par exemple quand on devait aller faire des démos dans des petites bourgades à l’autre bout du monde le samedi après-midi, où il y avait 5 personnes qui n’étaient même pas là pour ça, mais qui attendaient juste le contest… Dans ces cas-là, oui, c’est un peu du boulot. À part ça il n’y a jamais eu trop de moment où j’ai dû absolument faire un truc que je n’avais pas du tout envie de faire.
„IL FALLAIT FAIRE DU SKATE AVEC UN MASQUE DE PANDA SUR LA TÊTE“
[highlight]2_[/highlight]Quel est le truc le plus bizarre que le skate t’ait amené à faire ?
Je me suis déjà retrouvé à faire deux-trois tournages un peu à la con. C’était pas imposé, mais il y avait moyen de se faire un peu de sous. Une fois j’ai eu un plan grâce à Charles Collet qui ne pouvait pas faire une pub à Paris pour L’Oréal, du coup je l’ai remplacé. Il fallait faire du skate avec un masque de panda sur la tête, dans lequel je ne voyais strictement rien ! J’ai fait la scène, ça a duré 10 minutes, c’était hyper bien payé et au final, ça n’est jamais apparu au montage.
Switch lipslide revert, à Créteil en mai 2014. Séquence : Maxime Verret
[highlight]3_[/highlight]Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que tu vis du skate ?
Non. Peut-être que si je n’habitais pas à Paris je pourrais en vivre. Aujourd’hui je vivote, je me débrouille en faisant des petit boulots à côté et avec le RSA. J’ai été inscrit au Pôle Emploi pour bénéficier de la Sécurité Sociale, mais je crois que je n’y suis plus, là… j’ai une mutuelle par contre ! Je suis payé par mes sponsors mais je n’ai pas de prime paru.
[highlight]4_[/highlight]Est-ce que tu as une idée de combien de parutions tu as fait cette année ?
Non… Juste en magazine ? Quinze, ou vingt maxi ? J’ai eu une interview dans Place, sinon il y avait eu Kingpin, mais c’était à la fin de l’année dernière.
[highlight]4bis_[/highlight]Est-ce que tu as un contrôle sur les photos de toi qui sont publiées ? Est-ce qu’il t’es arrivé d’avoir des mauvaises surprises en ouvrant un magazine ?
Pas vraiment. Mais je sais en général quand il y a un truc qui va sortir, une tournée ou une interview… C’est rare que j’ai une photo qui sorte de nulle part, mais je n’ai pas forcément le contrôle sur toutes les photos. Par exemple, avec Loïc (Benoit, team-manager Vans France), il fait plein de photos et il envoie tout, tous les angles aux magazines, sans que j’ai pu lui dire celles que je préférais. Je pense que c’est un truc qui devrait être fait avec lui pour éviter les mauvaises surprises, mais bon, c’est pas très grave…
No comply, Paris, le 30 mai 2014. Photo : Tura
[highlight]5_[/highlight]Quel est ton rôle chez Soma ?
C’est Loïc (qui bosse aussi pour Soma), encore lui, qui m’a branché là-dessus parce que ni lui ni Fred (Demard) sont branchés réseaux sociaux et parce que je lui avais dit que ça me plairait de collaborer, de faire autre chose que juste du skate. Du coup, ils m’ont chargé de m’occuper d’Instagram et de créer un peu de contenu pour le site, et éventuellement m’occuper de gérer des pubs, pour le web ou pas… C’était donc la première fois que je passais « de l’autre côté », et après tous les stages que j’ai fait dans des milieux que je ne connaissais pas vraiment et où tu as un rapport avec les gens hyper-professionnel dans un langage pro, où tu parles de trucs qui ne t’intéressent pas, là je peux parler à gens d’un truc que je connais par coeur. Mais ça prend beaucoup de temps, et il n’y a pas vraiment de budget, donc c’est difficile…
Entretien réalisé le 20 septembre, à Paris.