5 QUESTIONS : OLI BUERGIN

En plus d’être capable de faire de la vert‘ en tongues, Oli a aussi été le grand organisateur des European Skateboard Championships à Bâle pendant 10 ans. J’imagine que pour certains ce contest n’avait pas vraiment d’importance pourtant c’était le seul capable de réunir la scène européenne, autant pour faire du skate que la fête… Depuis la crise et les coupes de budget qui y ont mis un terme et la destruction du Black Cross bowl, Oli a remis les mains dans le béton et de là est né Port Land

Oli Buergin - corner hurricaneHurricane, Bâle, novembre 2013

[highlight]1_[/highlight]Est-ce qu’il y a eu un moment où tu n’as vécu que du skate ?
Non, j’ai toujours travaillé. J’ai simplement gagné de l’argent avec le skate en faisant des démos, des contests… Mais c’était différent à l’époque. Je pense qu’au moment où j’aurais pu y penser, ce n’était carrément pas possible de le faire en Europe et je n’avais pas envie d’aller aux Etats-Unis, donc ce n’était pas envisageable.

[highlight]2_[/highlight]Tu as eu un pro-model (Santa Cruz) à 30 ans. 10 ans plus tard, comment tu te sens, physiquement ?
Je me sens plutôt bien. A trente ans, je sautais encore des trucs, mais aujourd’hui je ne fais quasiment plus que de la courbe. C’est là que j’apprends encore des tricks. Même les chevilles que je me suis beaucoup tordues dans ma „carrière“, curieusement, ne me font pas trop mal. Ça va !

Port-Land-BaselPort Land, Bâle

[highlight]3_[/highlight]Quelle est ton activité, aujourd’hui ?
Je travaille toujours pour Sole Technology, je suis team-manager Etnies. Ça fait un bon moment que je ne m’occupe plus de Emerica, je me concentre uniquement sur Etnies depuis qu’ils ont arrêté Es. Après, je ne fais pas que du team-management, je fais aussi du marketing en général. Il y a moins de riders, mais on essaye de faire plus avec ceux qu’on a. Je voyage pas mal avec eux, je filme, je fais des petits montages vidéo… Ce n’est pas un boulot à plein temps, je fais pas mal de projets à côté, entre autre Port Land, qui est notre skatepark DIY. Ça a pris beaucoup de temps de mettre ça en route, notamment pour les autorisations, les plans, le financement et puis la construction. Même maintenant, je suis toujours impliqué dans la gestion de tout ce qu’il se passe autour. On a un contrat jusqu’à fin 2015 avec la ville qui risque d’être prolongé jusqu’en 2017 dans un premier temps, et je pense qu’au moment où on sera sûr d’avoir un nouveau contrat, on construira deux ou trois nouvelles choses. Mais en gros, on a déjà utilisé quasiment toute la place qu’on pouvait.

[highlight]4_[/highlight]Est-ce que tu as une anecdote mémorable qui a eu lieu à Bâle pendant les European Skateboard Championships (ESC) ?
Une année, un Fenwick est tombé entre l’aire de street et les gradins à l’endroit où il y a les tubes de refroidissement de la patinoire qui sont remplis d’ammoniaque. C’est un trou dans le béton qui est couvert de bois pour pouvoir y accéder, et en tombant le Fenwick avait plié le tubes. Si ça avait fait un trou, il aurait fallu évacuer tout le quartier… Sinon, la première année Chris Aström a failli mettre le feu à l’hôtel. Il était rentré dans sa chambre, avait mis son t-shirt à sécher sur une lampe et était allé prendre une douche. Il avait dû prendre son temps parce que le t-shirt avait pris feu, l’alarme s’était déclenchée, les pompiers étaient arrivés… Il y a eu certaines années du gros bordel dans l’hôtel, alors j’avais fini par y loger aussi pour qu’on puisse venir me chercher en cas de problème, mais ce n’est jamais arrivé. Enfin, je n’y étais pas vraiment parce que pendant le contest, je ne dormais pas beaucoup…

Max-Genin-gap-to-noseblunt-ESC2009Max Génin, gap to noseblunt, ESC 2009

[highlight]5_[/highlight]Est-ce qu’il y a une chance pour que ESC revienne un jour ?
Si je gagne à la loterie, peut-être ! Il ne faut pas dire „jamais“, mais pour le moment, c’est quasiment impossible de le financer, surtout dans la forme où c’était les 3 dernières années, quand je gérais tout seul. C’était vraiment dur, autant au niveau budget qu’au niveau personnel. Mais ce serait possible, avec un peu plus d’argent. Je n’ai pas non-plus envie de faire ça moyennement, je préfère avoir les bons budgets pour faire des choses originales et intéressantes, plutôt que de faire juste un contest…

[highlight]5bis_[/highlight]Ça représente un budget de combien, en gros ?
Vers les 160 000 euros, un truc comme ça. Pour un évènement de cette taille, ce n’est pas beaucoup !

ForkliftESCPhoto : Jo Hempel

Interview réalisée à Paris le 10 mai 2014.