5 QUESTIONS : SAM PARTAIX

Avant de lire la petite interview qui suit, allez donc voir la vidéo Antiz chez Free skatemag. Sam a une bonne part‘. Et si la vidéo ne vous donne pas instantanément l’envie de sortir faire quelques cabrioles, revenez donc par ici prendre des nouvelles du P’tit Sam !

Sam_crail_AthenesCrailslide à voir dans „Into the van“, à Athènes en 2015. Photo : Fabien Ponsero

[highlight]A[/highlight]près avoir vécu à Paris et Berlin, tu viens de t’installer à Bayonne. Pourquoi ce choix ?
Dans un premier temps, c’est à cause d’une fille ! La copine avec qui je vivais à Berlin s’est séparée de moi donc c’était hors de question de continuer d’habiter là-bas. Et puis ça faisait quelque temps que j’avais envie de déménager de Berlin… Donc j’étais un peu paumé, je ne savais pas trop où aller, et comme depuis deux ans je me suis mis au surf, je me suis dit « pourquoi pas habiter dans le sud ouest », dans le sens où j’ai beaucoup d’amis, de vrais amis on peut dire, qui vivent là-bas. Ça faisait pas mal de temps qu’ils me traquaient pour que je vienne, donc j’ai fini par y aller. Et puis c’est aussi pour être un peu plus au calme. Pouvoir faire un peu plus de balades, être un peu plus dans la nature… moins de béton.

[highlight]T[/highlight]u n’as pas peur de devenir moins productif, niveau skate ?
Non, il y a quand-même beaucoup de spots, surtout à la frontière espagnole, à Irun, San Sebastian… Bordeaux n’est pas loin, et puis il y a la mini rampe Volcom où je vais skater pratiquement tous les jours entre midi et deux ! Et puis il y a les voyages. Récemment, je n’ai fait que partir en tournée, donc c’est bien d’avoir un endroit au calme où je peux quand-même skater ou surfer, même l’hiver. Même si je ne prends pas beaucoup de vagues, ça fait du bien d’être dans l’eau…

Sam_RockfakieLayback rock fakie, Londres, en 2015. Photo : Loïc Benoit

„TROP DE TENTATIONS, DE TOUS LES CÔTÉS !“

[highlight]Q[/highlight]uels sont les mauvais aspects de la vie dans une grande ville ?
J’aimais bien vivre à Paris. Comme je voyageais beaucoup, ça me permettait de m’évader régulièrement de la ville. Mais les mauvais aspects… disons qu’il y avait trop de tentations, de tous les côtés ! Et avec les prix énormes des loyers, quand tu n’es pas souvent chez toi, tu finis par te poser des questions. Maintenant j’y viens régulièrement, mais je n’ai plus besoin d’y habiter.

[highlight]T[/highlight]u as eu un « colorway » chez Vans. Est-ce que tu as une idée de combien de paires ont été fabriquées et si ça s’est bien vendu ?
J’aurai la réponse en janvier ! Forcément, j’ai mené ma petite enquête. Je pense que ça s’est bien vendu dans certains shops, vu que ma famille a dû acheter une grosse partie du stock ! En Europe je ne sais pas, mais à Nozbone et à Tours, ça s’est bien vendu. C’était uniquement dans les magasins Vans et dans les skateshops, ça ne représente pas un volume de fou, mais ça m’a fait plaisir de voir des potes avec mes shoes.

[highlight]E[/highlight]st-ce que la disparition de certains magazines, ou la réduction de leur fréquence de parution, influe sur ta carrière ?
Oui, forcément. Ça prend une tournure différente et un peu triste à mon goût sur internet. Je vais te citer un exemple qui date d’hier : on a fait une tournée au Portugal avec Vans, et le photographe, Davy Van Laere m’a annoncé que l’article serait en ligne plutôt que dans un magazine parce qu’il fallait que ça sorte avant la fin de l’année. Et je trouve dommage que ces photos ne soient pas imprimées quelque part, Davy est tellement un bon photographe…

RollinRoll in, Berlin, en 2010

[highlight]M[/highlight]aintenant que pas mal de choses sont passées des magazines papier à Internet, est-ce que tes sponsors prennent ça en compte ? Est-ce qu’il y a le même genre de primes paru sur le web que pour les magazines ?
Moi j’ai un forfait. Chaque trimestre, j’envoie toutes mes parutions à mes sponsors. Que ce soit sur le web ou sur papier, tant que j’ai été productif, ils sont contents…

„JE PRÉFÈRE AVOIR UNE PHOTO SUR PAPIER“

[highlight]D[/highlight]onc avoir une photo vue 10 000 fois sur un site web ou dans un magazine tiré à 10 000 exemplaires, ça ne fait aucune différence pour toi.
Non, mais je préfère avoir une photo sur papier. Et une fois que c’est imprimé, que le magazine est sorti, après quelques semaines tu peux toujours la ressortir sur le web et toucher d’autres gens. Par exemple, si je mets une photo sur Facebook, je sais que mes potes américains ou japonais vont pouvoir la voir, alors que si c’est uniquement dans un magazine comme A Propos, ça ne touchera que les français. Là en un clic, tu peux toucher d’autres gens… Mais c’est sûr que j’attache moins d’importance à une photo que je vois sur un écran d’ordinateur que quand elle est imprimée. J’ai une grosse collection de magazines, ça m’arrive de les sortir, de me replonger dedans, et puis tu finis par passer des heures à revoir les têtes de tes potes, ou de te dire « il est passé où, lui ? ». En terme d’archive et d’histoire, c’est la meilleure chose, même si on n’est pas à l’abri d’un incendie !

Entretien réalisé à Paris, le 18 décembre 2015.