En attendant les fameuses traditionnelles prédictions, retour sur un année pré-olympique marquée par la disparition de Jake Phelps, la part de Mark Suciu et le nouveau tatouage d’Adrien Bulard. Un article coupé en deux dont l’intégralité figurera dans A Propos #22 (sortie fin janvier, disponible ICI).
Contre toute attente et malgré une douzaine de parts (qui cumulent en tout 4 heures et 18 minutes de footage dont 64 minutes de NBDs) en moins d’un an, Mark Suciu s’est fait piquer la vedette par Milton Martinez, dont le nom est désormais coulé dans le bronze à côté de Mike Carroll, Arto Saari et Danny Way (entre autres). Cela dit, en terme de prise de risque, Milton reste effectivement le champion incontestable même si Suciu s’est tout de même bien lâché en 2019 en terme de gros rails. Tout ceci en oubliant la puissance ultime de Tiago Lemos qui l’aurait lui aussi bien mérité. La question se pose donc : qu’aurait décidé Phelps ?
Pendant que la ville de Chelles se faisait payer un bowl immense aux frais de VF Corporation (Vans, The North Face, Dickies, Timberland, etc.), la ville de Paris s’est vue offrir en octobre un park en béton au fin fond du 11ème par Adidas ainsi qu’un petit « training facility » éphémère au printemps par Nike, et la place de la République s’est dotée d’un manual pad à trois étages tout neuf (aux frais du contribuable, ça) au début de l’été. Tout ceci pour compenser le manque de spots dans la capitale, bien entendu, et alimentant d’autant plus la haine légitime de la Province, à peine compensée par la réfection de HDV à Lyon.
Seul contre tous et contrairement à ce qu’A Propos annonçait dans ses prédictions, Nyjah Huston ne s’est pas recyclé dans le motocross pour être « plus proche de la nature ». Au contraire, à l’image de son amour caché Léticia Bufoni (dont A Propos avait prédit, là encore sans succès, l’officialisation de leur relation en 2018), il aura tenté le legging (appelé aussi yoga pants sur YouPorn) qui lui aura valu quelques moqueries sans fondement du milieu « core » dont A Propos se dit prétentieusement faire partie.
Attendue depuis plus d’un an, la fameuse Street Part d’Aurélien Giraud n’aura toujours pas vue le jour pour des raisons obscures qu’on peut imaginer ici : Primitive lui aurait fait des avances obligeant Plan B à revoir son salaire ; Nike qui finance probablement tout ça aurait dit d’attendre la médaille d’or ; parce qu’il serait mal habillé ; ou tout simplement parce que le président de la fédé aurait téléphoné. Cette dernière hypothèse restant la plus probable, on retiendra que l’influence de cette institution dans le skate français reste plus que jamais d’actualité.
La presse française sur papier n’aura jamais été en aussi bonne forme. Alors que Soma s’est discrètement retiré en 2018, que Sugar est repassé bimestriel il y a deux ans et aura perdu son dos carré cette année, qu’A Propos en version grand format aura été un bouillon prédictible, Déjà Vu en aura profité pour sortir son premier « vrai » numéro et occuper le terrain (miné) laissé par ses collègues vieillissants voire bedonnants.
Joseph Garbaccio est devenu Youtubeur et visiblement, il aurait lui aussi envie de manger des Twix (ou Raider pour les anciens).
Le formidable journal L’Equipe aura créé un onglet Skateboard sur son site et généré des titres au moins aussi formidables que : « Milou, seul Français en finale », « Deux Français vers un podium ? », « Deux Français dans le top 10 à Rio », « Mathéron sur le podium à Chelles », « Pas de Français en finale ». Car tout le monde sait qu’être Français est bien plus intéressant qu’autre chose et que les contests sont la colonne vertébrale du skate.
Pensez ce que vous voulez de Léo Valls et de sa façon de faire du flat, le fait est qu’il aura permis à la ville de Bordeaux de retrouver de sa superbe et de s’équiper tout l’été de modules disséminés à travers la ville du plus bel effet, colorisés par ce génie du multimédia Nicolas Malinowsky, qui a quitté Paris depuis la fin de Bercy, rappelons-le.
Après une vingtaine d’années chez Sole Tech, Andrew Reynolds s’est retrouvé chez Vans pour un statut d’amateur. On pourrait alors en déduire qu’être amateur chez Vans paye plus qu’avoir un pro model chez Emerica, ce qui nous amène à la question suivante : qu’est-ce qui rend Emerica moins cool qu’une autre marque de chaussures de skate ?
Oscar Candon, autre espoir de médailles français, s’est lui aussi retrouvé avec des Vans aux pieds, mais a surtout vu son statut changer en passant d’amateur à professionnel en début d’année (pour Sour, et merci de prononcer « Saweur »). Comme tous les pros, il peut donc maintenant chiller tranquille.
Après 10 ans de BATB, The Berrics a constaté qu’il existait un second sexe et s’est donc empressé d’organiser le Women’s Battle At The Berrics (et n’a pu s’empêcher de mettre du rose et du bleu ciel dans sa com’ parce que les femmes, c’est bien connu, c’est comme les nouveaux nés, ça adore ces couleurs-là).
Champion de France de BS 360 mais recalé à la porte de l’équipe de France par la fédé pour d’obscures raisons, Benjamin Garcia est lui aussi passé pro en 2019 pour… Emillion Skateboards. A l’heure des réformes, en voilà un qui n’aura pas de questions à se poser pour sa retraite !
Jon Comer a passé l’arme à gauche à 43 ans, à priori des suites de problèmes de reins et du foie. Amputé du pied droit enfant, il était parvenu à passer pro légitimement à la fin des années 90 et avait même fait l’objet d’un documentaire en 2004 (« Never been done »). RIP.
Du côté des vivants, si Maïté Steenhoudt est capable d’aller en Chine seule faire un contest pour tenter de se qualifier pour les JO, elle aura aussi sortie une part’ sans un seul kickflip (oh les haters, allez donc dropper le truc à la fin de sa part’ et on discutera ensuite) et donc absolument géniale (par sûr que ça marche pour les JO, par contre…).
Article à lire dans son intégralité dans A Propos #22