A PROPOS DE BEZIERS (2/2)

Béziers est une ville de merde. C’est du moins l’image que l’on en a lorsqu’on est un vrai bobo parisien fan du Petit Journal et capable de voter pour cette grande gueule de Mélanchon au premier tour (comme moi). Alors, pour en avoir le coeur net, j’ai pris ma bagnole (ça va oh, y’avait pas les bons horaires de train) et je suis allé prendre un bain de foule biterroise. Deuxième partie.

Bastien_Marlin_crookedBastien Marlin, crooked grind le 20 avril 2017

La seconde fois, c’était un jeudi. Il faisait toujours aussi beau et l’on distinguait même les sommets Pyrénéens au loin. Je crois même avoir aperçu la mer. Si la ville était un peu plus active que l’autre dimanche, le soleil d’avril écrasait déjà les consciences et tout était, là encore, paisible. Toujours à la recherche de détails trahissant l’orientation extrême des élus (en vain), j’ai fait un peu le touriste, et puis on est allé de nouveau faire des photos avec Bastien et deux de ses collègues arrivés de Narbonne. Malgré le fait que la ville possède un assez gros skatepark rempli de trottinettes, je n’ai croisé aucun skater local pour lui demander son ressenti sur sa ville. Bastien lui, s’en fout de la politique, ou du moins n’expose aucune conviction. Ce qui l’intéresse, lui, c’est de trouver des endroits où poser du béton. Si la ville ne possède pas vraiment de spot « naturel » qui mérite le détour, les nombreux DIY de Bastien eux, valent le coup d’aller y faire quelques rock’n rolls.

(C’est en rentrant à Paris que j’ai appris que JJ Rousseau avait élu domicile dans le coin. Visiblement, on avait oublié de m’en parler… J’ai même failli y retourner juste pour le voir mais le temps m’a rattrapé. Désolé JJ…)

SebAbes_1997Sébastien Abès, kickflip au théâtre aux alentours de 1997. Photo : Yetitaz Madsapiens

Si Béziers n’a jamais été une machine à fabriquer des skaters voués à se faire connaître au-delà du rond point de l’Occitanie, Sébastien Abès fait partie des premiers qui y sont parvenus. Pour Sébastien Carayol, originaire de Narbonne, Seb Abès était „la star, sponso Globe, et tout !“ loin devant des mecs comme „Laurent Guillen, Fred Bitton, Matthias Rossignol, Tex, Manu Bonnet, Fabien Homs… voire des mascottes comme Rachid Boukadra, un mec de La Deveze (la grosse cité de Béziers qui était assez tendue mais sur „la placette“ personne ne nous faisait vraiment chier à l’époque) qui s’était mis au skate et sortait tout le temps des fulgurances philosophiques. Par exemple un de ses proverbes favoris était : Faut pas confondre trou du cul et tarte aux pommes.“

Tom_FSwallTom Regnier, ollie out to FS wallride au ‚DIY d’Inter‘, le 20 avril 2017

Malheureusement, ces envolées lyriques ont semble-t’il disparues du paysage biterois que les skaters finissent par déserter. Maxime Garlenc a tenu six mois avant de repartir : „C’est l’angoisse. Zéro jeunesse, zéro animation dans le centre… Mais c’était comme ça avant l’arrivée de Ménard je pense, c’est juste que lui il fait de la com‘ de ouf ! (…) Il martèle que c’est plus sûr dans le journal municipal , sur les affiches en ville… Mais le centre reste toujours super pauvre alors que Béziers était une ville bourgeoise dans les années 70…“

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Béziers en 2017 par Bastien Regeste.

Ce qui est sûr, c’est que sans les frasques de Robert Ménard et de sa troupe, je n’aurais peut-être jamais mis les pieds à Béziers et en tant que touriste parisien, franchement, j’ai connu pire. Et il faut bien avouer que le soleil, la mer et les montagnes pas loin jouent aussi en faveur du père Fouettard… Ville de merde ou pas, finalement, le mieux est encore d’aller voir par vous-même !

Première partie ICI. Merci à Bastien Marlin et Bastien Regeste.