A PROPOS DE CLICHÉ

Apparemment, Cliché est mort. Selon le site Dammn.fr, depuis la fusion avec Dwindle (une sorte de gros distributeur américain) il y a quelques années, Jérémie Daclin n’était plus détenteur des droits du nom et à la suite d’un probable gros désaccord entre les deux parties, Jérémie (et sa petite équipe) a préféré laisser tomber. Enfin, je fabule, j’extrapole, j’en sais rien mais ça me paraît la meilleure explication. On le saura peut-être un jour, on aimerait bien le savoir, mais au final, en quoi ça nous regarde ?

charles_gaptofsboardCharles Collet, 2013

En 1997, lorsque j’ai entendu parler d’une marque française à vocation Européenne (ça n’existait pas encore de manière très crédible), je suis allé dans ‘mon’ skateshop et j’ai réclamé une board Cliché. Pour l’anecdote, à cette période, mon pote David et moi étions à la recherche d’un nom pour notre petit magazine et Cliché figurait sur notre liste. Pour un mag ça aurait pu marcher, mais c’était trop tard… Bref, il y en avait 3 dans le shop : une Jérémie Daclin, une Sébastien Daurel et une Roland Gueissaz. Je ne savais pas qui était Roland Gueissaz et je crois bien que je ne le sais toujours pas vraiment. Le fait est que c’est la board que j’ai acheté ce jour-là.

Quelques années plus tard, lorsque j’ai intégré l’équipe de Sugar, le van Cliché est passé par Paris avec à son bord Pontus Alv, fraichement recruté. Il venait tout juste de s’acheter un fisheye (pour son appareil photo, la vidéo viendrait plus tard) et venait toujours se mettre devant, ou dans le champ de Fred Mortagne (époque Bon Appétit). Forcément, ça faisait des étincelles. Charles, déjà, remplissait ses parts de slams, il s’en était pris une bonne à La Défense… Ricardo Fonseca avait le sourire et Vincent Bressol était au top. Lucas était moins poilu, et Jérémie les engueulait souvent. J’avais fait quelques chouettes photos, Pontus avait même fini en poster dans Freestyler. Cliché était dans tous les magazines.

pontus_treflipPontus Alv, 2003

Et puis, sans explication, après avoir eu comme slogan « leave Europe alone » (laissez l’Europe tranquille), Cliché a intégré un Américain dans l’équipe. Alors au travers d’une chronique vidéo un peu acide (toujours dans Sugar), j’ai posé la question et ça n’avait pas plu à Al Boglio (l’autre patron) qui m’avait envoyé un mail très explicite au lendemain de la sortie du mag. Mon rédacteur-en-chef m’avait ordonné de présenter mes excuses. A la place, j’avais proposé un droit de réponse à Al qui n’en a jamais fait l’usage. Je crois qu’il avait plus envie de faire usage de son poing sur ma gueule. Alors à partir de là, Cliché et moi, c’était plus pareil…

Pourtant, objectivement, je dois bien admettre qu’au contraire de beaucoup d’autres marques, Cliché a fait du bien au skate et a participé au rayonnement de la France dans le monde. Ouais, la formule est bien cliché mais c’est pourtant vrai…

Cliché n’est plus mais Jérémie, Al et les autres sont toujours là, et à mon avis, ils n’ont pas dit leur dernier mot…