A PROPOS DES J.O.(SIMARDS)

Une humeur à chaud de Guillaume Colucci.

J-OSIMARDS

Il est 7 heures du matin en ce moment même où je vous écris. Le jour s’est levé et j’empeste l’odeur de tabac froid après mon retour de chez Flomi chez qui j’ai vécu un moment historique en compagnie de ce dernier et de mes potes Quentin, Steeve Ramy et Flo alias Le Pleasure Love. Je veux parler bien évidemment de la toute première apparition du skateboard aux Jeux Olympiques.

Pendant que ce qu’on peut appeler maintenant des “athlètes” se jettent sur des rails de 14 marches à 8 heures et demi du mat’ (non pas parce que le spot est seulement skatable à cet horaire, mais bien dans le but de “ramener médaille” et de rendre fier son pays respectif), mes amis et moi, improvisés journalistes sportifs pour l’occasion (dopés à certains stupéfiants et spiritueux non réglementés par le CIO) avons été très tristes devant notre écran, pas par la défaite de la France représentée par Vincent Milou qui finit en bas du podium et Aurélien “AG” Giraud qui termine sixième, mais plutôt parce ce qu’est devenue notre chère et tendre planche à roulette.

Le skate au J.O. c’est tout simplement comme la Street League mais en pire. Les gonz ont d’horribles tenues officielles (dispo en skateshop quand-même), il n’y a pas de public dû au contexte actuel, donc pas vraiment d’ambiance et avec uniquement la participation de skateurs qui ont autant de saveur qu’une baguette de pain vendue en supermarché.

La SLS à au moins le mérite de nous offrir des Ishod Wair et autres Mark Suciu durant ses phases qualificatives.

À la place de tout ça, on a seulement le droit à un Kelvin Hoeffler et ses Cariuma de mort et un Jagger Eaton sur-boosté par le son de ses Airpods tout au long de la compétition. Avec Le Pleasure Love, on se faisait un malin plaisir de l’imaginer en train d’écouter “Call me maybe” de Carly Ray Jepsen durant ses runs.

Un torrent de tricks first try tout aussi impossibles les uns que les autres nous sont envoyés à travers la gueule avec les commentaires de Greg Poissonnier en fond, qui se fatigue à expliquer au téléspectateur de France Télévision les noms des tricks, agrémentés de quelques petites pépites du genre “vous avez vu le flex du skate ?” ou même un “c’est ce qu’on appelle dans le jargon “envoyer du steak”. Le tout entrecoupé d’aviron et d’escrime pour tenir au courant les spectateurs de l’évolution des bleus dans chaque discipline.

La bonne nouvelle c’est que Nyjah Huston, le grand favori de cette mascarade n’a pas gagné la médaille d’or (ni aucune autre d’ailleurs), remportée par le jeune japonais Yuto Horigome à domicile pour l’occasion, et qui enchaîne une part sur Thrasher filmée à la VX puis l’or aux J.O de Tokyo 2020.

Je ne vais pas épiloguer pendant des heures sur ce sujet, malgré que je sois habitué à me lever tôt dans la nuit pour les matchs NBA. Là en plus de m’être fait chier devant des biggerspin flip front board sur des rails qui sonnent creux, je suis épuisé d’avoir vu l’une des choses que j’aime le plus au monde, bafouée et donnée en pâture aux mêmes personnes qui me demandent si “y’a pas d’autres endroits pour ça” ou tout simplement “d’aller faire le con ailleurs”…