A PROPOS DU BENIHANA

Tout d’abord, sachez que « benihana » est un terme japonais qui désigne une plante proche du chardon appelée Carthame dont on tire une huile comestible. Une fleur dans les tons jaune et orange avec des feuilles pleines de piquants. Mais même en cherchant les analogies les plus dingues, il n’y a, a priori, aucune explication à trouver de ce côté là quant à l’origine du nom de ce trick interdit.

Benihana

Le site Urbandictionary.com propose quelques définitions autrement intéressantes dont voici la première : An attractive female whom the viewer wishes to get verticle with. Typically used when speaking of her while attempting to hide the fact one is checking her out. Donc, si j’ai bien compris : ‚une femme attirante avec qui l’observateur souhaiterait faire des choses verticales avec. Typiquement usité en parlant d’elle tout en occultant le fait qu’elle est en train de se faire draguer par un autre type‘. Si le mot « vertical » évoque le skate des années 80, en réalité « verticle » (axe, charnière…) n’a rien à voir. De plus, cette définition s’accompagne de deux exemples tout aussi énigmatiques : that’s a five star benihana but her friend is a total cassanos !(‚c’est un benihana 5 étoiles mais son pote est un gros cassanos‘). Ne me demandez pas ce qu’est un « cassanos », je n’en sais rien et c’est déjà assez compliqué comme ça. L’autre exemple est : there is a benihana! Ah ah, super ! Mais ça ne dit absolument rien.

„UNE PARTOUZE MASCULINE SUR UN TOBOGGAN“

La seconde définition proposée par Urbandictionary.com est : a five man orgy on a slide, usually resulting in extreme discomfort of the gutch, face to gutch must take place for the benihana to be complete. Soit : ‚une partouze masculine sur un toboggan provoquant un inconfort au niveau de ce morceau de peau situé entre l’anus et les testicules, où le benihana prend place pour être ainsi complété‘ ou un truc du genre. Bon, là ça vire aux trucs sexuels, et même si le mot « toboggan » (slide) pourrait éventuellement nous mener quelque part, c’est probablement encore une fausse piste pour nous faire perdre du temps.

Marcus_beniH Marcus, Barcelona 2009

Tout ceci ne nous éclaire donc pas sur l’origine du benihana, ni sur le fait qu’il représente la faute de goût ultime, sauf s’il est explicitement prouvé que « c’était pour déconner », et sauf si vous vous appelez Wes Kremer (l’exception qui confirme la règle). Pourquoi donc, alors que le skate est censé être une pratique libre, est-ce que le benihana est considéré comme une blague et pas comme un « vrai » trick ?

Pourtant, il faut bien avouer que le skate s’est beaucoup ouvert ces dernières années, et que des tricks comme le no-comply, le boneless ou le impossible ont retrouvé leurs lettres de noblesse après avoir été « oubliés » pendant une bonne quinzaine d’années. Alors pourquoi ?

Si vous avez une explication qui tient la route, envoyez ça sur info@aproposskatemag.com. En attendant, j’vais aller faire quelques pressure flips. Après 20 ans de prohibition, on a de nouveau le droit d’en faire, enfin, il paraît !

Un article de fond publié dans A Propos #11

Mise à jour le 24 janvier 2017

Cet article est paru en 2015. En tant que journaliste, de pacotille, certes, mais journaliste quand-même, j’avais bien fait une recherche, tenté de joindre Lance Mountain via les gars de Nike, en vain, parce que je me disais bien qu’il aurait sa petite idée, posé la question à tout un tas de gens, et au final, pas moyen de savoir. Personne n’avait la moindre idée de la raison pour laquelle le benihana s’appelle le benihana, et encore moins pourquoi ce trick est banni des magazines et des contests. Alors à la limite, qu’il soit interdit, on peut imaginer pourquoi (c’est moche) mais  comme le stalefish ou le melanchollie, le benihana devait avoir été nommé ainsi à la suite d’une anecdote précise. 

Et puis en ce beau lundi pollué de janvier, ce texte est réapparu, et je me suis dit qu’il aurait sa place sur le site, après avoir été imprimé en 2015 dans A Propos #11. Quelques heures après qu’il ait été mis en ligne, j’ai reçu un message de mon pote Bram De Cleen qui, en bon nerd du skate, avait l’explication, qui se trouvait purement et simplement sur Wikipdedia… Par contre, j’en suis certain, celle page n’existait pas à l’époque. Wikipedia n’en donne pas la date de création mais le fait est qu’elle a été mis à jour pour la dernière fois en septembre 2016, donc il est probable qu’elle ait été créée à la même période…

Le fait est que le type qui a créé cette page a lui trouvé une partie de ce qui semble être la bonne explication : le benihana a donc été inventé par Lester Kasai, en référence à une chaîne de restaurants japonais. Par contre, pour les détails un peu précis, il va falloir attendre encore deux ans de plus…