A PROPOS DU NUMERO 11 – PAR MDV

A qui d’autre que Nicolas „MDV“ Levet, aurais-je pu confier la chronique de ce numéro „différence“ ? Personne !

Respect

Salut les rebelles engagés pour le pantalon trop court et le port du bonnet en période de canicule,

Ça fait longtemps que je n’ai pas pris ma plume pour vous salir de mes déjections mentales, mais je vais me faire plaisir avec cette chronique du dernier numéro d’À Propos spécial „différence“.

Je vous passe l’édito qui présente ce numéro et explique pourquoi un spécial différence dans notre petit monde sclérosé du skateboard pour rebelle aseptisé. Vous n’avez pas vraiment le temps de lire ce genre de truc et puis de toute façon si ça dépasse 3 lignes c’est encore plus chiant qu’un texto qui vous annonce le seuil limite de votre consommation de données.

Après quelques pages de réclame pour des produits tous plus fous les uns que les autres, on entre dans le vif du sujet avec le racisme.
Pour ma part, en tant que mâle blanc de classe moyenne inférieure, je n’ai jamais eu à me plaindre du racisme dans le skateboard, ce qui est plutôt normal vu que je représente la „classe“ dominante de la scène „planche à roulettes française“. Je me suis quand-même toujours dis que malgré le ramassis de bons à rien qui pratiquent le skateboard en France, je n’ai jamais vraiment croisé de racistes (enfin qui l’assumaient). Même les interviews ne nous donnent pas d’exemple concret, ou trop peu (dommage de ne pas avoir developpé le début de reflexion de Karim Chérif sur les problême de „lutte des classes“ dans le skate-jeu).

On enchaine avec les meufs et le mystère du skate féminin qui se pratique uniquement en skatepark (les photos de l’article le prouvent avec une demi photo de street de rue pour cinq de skatepark). Malheureusement, je n’aurais pas la réponse à cette question dans l’article car on parle plus de prize money, de parution dans les magazines ou bien de mini short. Cela dit, il a y a quand-même un passage sur le machisme ambiant du skateboard, sport d’homme musclé et viril qui ne part jamais en courant quand il y a trois gosses de 15 ans qui viennent voler des téléphones de qualité supérieure à 1000 euros fabriqués par des employés de qualité inférieure payés 300 euros par mois.
Je trouve qu’avec le nombre croissant de meufs qui se mettent au skateboard pour de vrai, les skatemans sont de moins en moins misogynes. C’est une bonne nouvelle mais bon, même dans la vraie vie, la place de la femme est toujours reléguée au second plan. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour construire un monde sans sexisme, racisme et toute les merdes en „isme“. Heureusement que tout les skatemans/women sont unis pour changer le monde à grand coup de casquettes Redbull et de chaussures de sport.

Après le racisme et le sexisme, place à l’homophobie. Tura joue le second degré en se mettant dans la peau d’un beauf de France plein de préjugés. C’est marrant mais j’aurais préféré une interview d’un transsexuel qui fait du skate comme sur Jenkem ou bien une interview d’un Tim Von Verne version 2015. J’ose esperer qu’en 2015 Tim Von Verne ne se serait pas fait blacklister du skate-jeu car il allait faire son coming out dans un mag de skate.

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Deux pages de trop sur le longboard, Tura pousse même le bouchon un peu loin en parlant de respect pour ces skatemans au bouc taillé bien fourni et aux protections arrogantes qui passent leurs journées à descendre des routes de montagne. J’ai malheureusement travaillé dans une association de type „sport fun unie pour une France encore plus fun“ et j’ai donc eu comme mission passionante de foutre des putains de bottes de paille au bord d’une route pour que ces pilotes de F1 subversifs puissent débarouler en toute quiétude sans aucune crainte de se casser la marguoulette dans un virage trop serré. Après, ceux qui font du street avec une longboard, j’ai toujours pas compris le délire, à part pour avoir l’air d’un con, je ne vois pas. C’est un peu comme si j’essayais de me branler devant un épisode de „Josephine ange gardien“ juste pour le fun de galérer, quoi.

On trouve aussi une page sur le mongo mais là je ne vais pas m’aventurer à dire quoi que ce soit, rappelez-vous la polémique avec Sugar il y a quelques années, j’ai pas envie de rentrer dans un débat aussi houleux. Loin de moi la polémique, respect pour tous les skateurs, même ceux qui poussent comme des mongols.

Après le mongo : le beni hana. Alors là, je suis mal placé pour en dire du mal car ça m’a bien servi à l’époque pour gagner des contests. Mais bon, on a bien un retour du no comply et du boneless donc le benni hana, pourquoi pas.

Ensuite on a une interview d’un phénomène très très rare en France : un skateboarder policier. Quelques anecdotes sympas mais rien de foufou si ce n’est que pour lui, c’est plus dur de faire du street ou skater des spots interdits. Il a de la chance qu’on ne soit plus au début des années 90, sinon il ne pourrait skater nulle part (remarque, à cette époque les flics n’en avaient rien à foutre, on n’était pas assez nombreux pour créer une gêne). Par contre s’il en a marre, il pourra toujours postuler chez Deluxe comme team manager vu que Mike Reyes (ancien team manager Deluxe) est un ancien flic aux méthodes musclées pour gérer son team.

On finit avec un quizz : Stéphane Larance VS Bertrand Soubrier. Je suis un peu déçu par leurs réponses, ils feraient mieux de bosser leur „culture“ skateboard pour le prochain quizz. C’est sympa ces quizz, mais il faudrait un peu développer les réponses car juste un nom de skateur ou de marque, on ne va pas apprendre grand chose, quoi.

Le numéro spécial „différence“ reste quand même une très bonne idée. Juste une chose à rajouter : on ne peut pas mettre sur le même plan racisme/sexisme/homophobie et le longboard en skatepark, le mongo ou bien une certaine profession. On subit sa couleur de peau, son sexe ou sa sexualité mais on choisit de pousser comme un con ou de se masturber devant Mimi Mathy.

Pour clore cette chronique pleine de respect et de tolérance, quoi de mieux que de finir en chanson avec un riddim tubesque ? Sinon y’a ça aussi mais là, faut vraiment être tolérant.

Je vous laisse, je vais me beurrer le barbu et faire griller mes tétons a l’ail.

MDV