Autant les gens ne rechignent pas à vous dire ce qui leur a plu dans le mag, autant ce qui ne leur plaît pas, personne (ou si peu) ne daigne vous en parler. D’où cette petit mise en abyme désormais traditionnelle, par le seul et l’unique Nicolas „MDV“ Levet !.
Salut les chypsters,
Numéro 12 spécial Paris, ou plutôt spécial retour aux sources comme expliqué dans l’édito. J’aurais préféré une version comme pour les autres villes mais bon, c’est pas moi qui fais le mag, heureusement pour vous d’ailleurs.
La couverture commence bien pour un spécial Paris avec un „jeune“ d’Annecy : un wallie sur une sculpture moche de type art contemporain engagé contre la routine et la grisaille qui attristent tous les franciliens. J’espère que cette sculpture donnera une bonne dose de moraline à tous les lecteurs malgré la présence d’un wallie que l’on voit bien trop souvent en ce moment.
On commence avec une interview de Max Verret, photographe, qui nous explique son concept de carrés peints sur les murs avec des jeunes gens qui roulent dessus… Sans surprise je trouve ça à chier. En plus les photos ne sont pas intéressantes, juste des wallrides basiques comme on en voit beaucoup trop depuis quelque temps, et je ne vous parle même pas du concept foireux des carrés digne d’un élève de seconde „arts appliqués “ qui écoute du grunge, porte des Doc Martens violettes et se prend pour le prochain Keith Haring, alors qu’au mieux il finira prof d’arts plastiques dans un lycée profesionnel de seconde couronne, ou au pire caissier d’autoroute.
Après quelques réclames pour des produits estampillés „streetwear“, on trouve une photo de fastplant qui regroupe tous les clichés du moment : bonnet d’été (qui est quand-même bien pratique pour cacher la calvitie de tous les skateurs trentenaires au crâne dégarni), pantalon de type Dickies trop court et Converse aux pieds. C’est dommage j’aime bien cette photo mais les déguisements de type Supreme ça commence à me fatiguer encore plus que les no complies.
Ensuite quelque photos, d’ailleurs que des wallies et wallrides à l’exception d’un trois-six-flip sur un gap qui est un vrai trois-six-flip et pas un yo-flip ou un trèfle-flip tout moche (allez, les amis c’est cadeau), j’ai quand même un petit crush pour le wallride de Rowan Zorilla à Créteil qui est juste hyper chaud pour tous ceux qui on skaté ce spot de qualité supérieure.
Après quelques publicités on trouve la non-interview de Roman Gonzalez, donc juste des photos. C’est chiant. Je préfère les textes. On n’apprend pas grand-chose avec des photos mis à par que Roman est comme beaucoup de monde dans ce numéro, c’est à dire qu’il arbore fièrement tel un blason l’uniforme du skateur branchouille de 2015 : bonnet, chino trop court et Converse de rebelle engagé contre la dégaine du skateur bouzeux de type baggy/sweat-à-capuche-gros-logo ou bien néo-punk-méga-ringard-2003.
Y’a bien un joli drop mais les photos sont aussi cliché que ses vêtements, c’est à dire que des wallrides. C’est con, j’ai toujours kiffé les wallrides et consorts (depuis l’achat de mon premier mag de skate, un Noway spécial wallrides en 1989) mais là c’est vraiment l’overdose, j’en viens limite à kiffer de voir des photos de front crooks sur des curbs. Sérieux, le wallride c’est juste le smith grind sur un rail version 2015. Quand l’original devient banal…
Double interview pour Sam et Gorka, des locaux du skatepark de Jemmapes. Rien de foufou mais leur skateboard de type „classique“ qui en devient original apporte un peu de fraîcheur dans ce magazine rempli de clones de la vidéo Supreme.
À propos de la photo de Julien Bénoliel, on comprend bien que le plus important c’est pas que Julien soit satisfait de faire son trick mais qu’il fasse son trick pour que le temps passé dessus par le photographe et le cameraman soit rentabilisé. C’est aussi ça le skateboard professionnel : tout seul sur un spot dans le froid à se foutre la pression pour que l’équipe media ne se soit pas deplacée pour rien. On apprend par la suite ce que devait être le destin de cette photo qui a heureusement trouvé sa place dans ce magazine. Merci Tura pour ce moment de skateboard-réalité.
Un petit quizz avec les „jumo“ Renaux. Rappelez-vous Sugar il y a quelque années, ils avaient fait pas mal de jaloux malgré eux. Les quizz, en fait c’est chiant, j’aurais préféré une interview sur comment vivre après le Teenage Tour (rappelez-vous ce reportage qui était passé sur une chaine hertzienne avec le team manager d’une marque fun qui allait chercher un pain au chocolat pour son poulain en finale).
Ensuite encore un „à propos de cette photo“ (en fait, toutes les photos du mag devraient être un „à propos de cette photo“ vu que c’est la meilleure partie du mag), donc encore quelques anecdotes à propos de cette méchante photo de Pontus Alv en tree-flip que le rédac-chef de Sugar avait refusé, certainement à cause d’un truc débile du type „on voit le van derrière“ ou bien la caméra ou bien des gens… Finalement la photo avait terminé dans Freestyler pour le bonheur de toute la France et avait certainement contribué à relancer la consommation.
Cinq questions à Mark Gonzales à propos de Paris : rien de spécial à part le fait qu’il aime bien les cimetières. Peut-être une idée de reconversion vu que sa carrière de skateur-pro touche à sa fin. Il devrait contacter Sam Vroman pour postuler comme croque-mort, comme quoi même après le skateboard on peut toujours concilier passion et travail.
Pour finir 2 pages sur Reims qui se trouve à une heure de Paris. De Reims je connais juste Will Agnès et ça me suffit pour en dire du bien : vive Reims, vive Will et mort aux pantalons trop courts.
Pour résumer voilà ce que j’ai retenu du mag : 1993=2015. Mais je vous rassure en 1993 j’étais un adolescent et je crois que j’étais encore plus ridicule que tous ces jeunes aux pantalons trop courts et aux bonnets en plein été. Moi j’arborais fièrement tel un blason un mega baggy vert pomme avec des Vans Chukka jaunes moutarde et un t-shirt Fresh Jive XXXL. J’étais donc au summum du ridicule. Forcément je ne me suis pas dépucelé à 16 ans. Heureusement pour nous (j’étais pas le seul dans cet accoutrement ridicule) le téléphone portable n’existait pas, internet non-plus. Je n’ai donc aucune photo de moi qui pourrait prouver tout ça.
Je vous laisse, je vais couper tous mes pantalons, m’acheter un coupe vent et me prendre pour un pro en slalomant sur le trottoir pour aller au Monoprix acheter du papier toilette pour ma ladyz.
MDV