Commençons l’année en beauté avec une nouvelle mise en abyme par l’irremplaçable MDV, qui n’hésite jamais à dire tout haut ce qu’il pense tout haut également.
Jarne, wallie tucknee à Malines et en couv‘
Salut les petits loups,
On se retrouve aujourd’hui pour la chronique du dernier numéro d’À Propos spécial Belgique. Malheureusement pour les djihadistes et Molenbeek, la Belgique en ce moment n’est plus médiatisée. On va inverser la tendance et parler de la Belgique glamour, loin de la religion et autres conneries du genre.
Petite intro pour nous signaler qu’une session avec des belges peut vite se transformer en cauchemar pour comprendre tout le monde, entre le français, le flamand et l’anglais de qualité inférieure partagé par tous les skatemans, mais comme pourrait dire un pré-ado de 13 ans : le skateboard et un langage universel, plus besoin de parler, juste besoin de se filmer et de partager ça avec la terre entière sur Instagram.
Après quelques réclames pour différentes marques de chaussures et vêtements de sports extrêmes, on retrouve la section photo :
– Alex Raeymaekers, backside flip sur un plan inclinée de type pas raide. Le steez et le pop sont là, la photo est efficace mais bon, on n’est plus en 1995, quoi.
– Olivier Bertrand, wallie sur une jersey barrier de type belge. Photo efficace mais déjà vue 100000 fois.
– Fries Taillieu, smith grind handrail. Pareil que le wallie, le côté has been en plus.
– Bram de Cleen, BS nollie 180 par-dessus une borne d’incendie. CF. Pepe Martinez en 1994 dans la vidéo Element „Fine Artists vol.1 » (on attend toujours le volume 2).
– Timothy Deconynck, front boardslide sur une flat barre de type haute. Sans les dreads, ça aurait pu être bien.
– Jonathan Thijs, front flip sur un hip de type rue. Là, ça me laisse un peu plus rêveur, juste pour le spot déjà, ça donne envie.
– Hans Claessens, frontside ollie. Une légende du skate belge qui skate encore malgré des blessures de type jambe à l’envers, dur de dire du mal.
– Phil Zwijsen, hippie jump. Il serait temps de bannir les photos de hippie jump de tous les mags de skate. Gardez ça pour Instagram, putain !
– Yeleen Moens, crunt to fakie. Enfin un truc cool même si le nom du trick est ridicule.
– Linoel Krop, ollie. Pareil que pour le wallie et le smith, les photos de ollie par-dessus des barrières, c’est fatigant, autant mettre un bel athlète en fosbury à deux mètres avec un short sexy.
– Kevin Tshala, ollie up to kickflip par-dessus une poubelle. Un peu de street de rue, ça fais jamais de mal. Par contre le sweat-shirt, il aurait plus eu sa place dans la poubelle.
– Olivier Marakis ; crooked grind. La couverture du TWS de novembre 1998 avec Rick McCrank pour les pauvres.
– Mikkjel Dolferus, ollie up to nosepick. Du street de rue pour finir c’est pas mal, dommage que le plan incliné soit un peu trop lent.
Un hippie jump trouvé sur l‘Instagram de Sonar Wheels
À propos de Jarne Verbruggen. Interview axée sur les réseaux sociaux et notamment la présence d’Instagram dans la vie d’un skateur sponsorisé qui vit du skate. C’est assez marrant pour un trentenaire presque quarantenaire, bedonnant, de voir que finalement Instagram est plus important que les mags de skate pour la „carrière“ d’un skateur professionel. Thrasher reste une exception grâce au financement de son site internet par la marque subversive Monstre. À ce propos, petite parenthèse, je vous conseille de mater le film „Idiocracy„, qui même s’il est trop „fun“ dans le sens péjoratif du mot reste une belle vision du monde qui risque d’arriver rapidement. Fin de l’aparté.
Jarne nous dit qu’il poste beaucoup de trucs sur Instagram, que ses sponsors ne l’obligent pas à le faire mais que ça lui prend peu de temps, et qu’une bonne vidéo ramène beaucoup de vues donc de la visibilité pour ses sponsors. Merci Instagram.
Il serait temps que les mags commencent à réfléchir sérieusement sur leur contenu et à réaliser que la photo n’est plus le truc qui va attirer des lecteurs. Je leur suggère donc de passer plus de temps à rédiger des vrais contenus avec des textes : à défaut de gagner des lecteurs ils gagneraient en qualité.
À propos de la photo de Nicolas Helmis au Mont-des-Arts (l’équivalent de République version Belgique). La seule fois où j’ai skaté au MDA, heureusement on pouvait skater tout le spot et pas uniquement le parvis où a été prise la photo. Car malheureusement, à part le grind de la photo, il n’y a rien à faire sauf du flat et un curb tout rongé. C’était il y a pas mal d’années, on avait prévu de faire une démo avec la dream team Love Bite mais on n’avait pas de banks de saut et pas de public non-plus. On avait fini par skater tout le reste du spot et regarder un srabi se balarguer sur les ledges en je ne sais plus quel trick en vogue à l’époque. Certainement pas un boneless tailslide…
5 questions Geoffrey van Hove. Un des premiers pros de chez Cliché. Rappelez-vous sa part’ dans leur première vidéo… Il nous apprend que le skate „professionnel“ ne l’a pas fait vivre longtemps, qu’il a toujours bossé un peu l’hiver pour s’en sortir, qu’il cumule quelques petit jobs dans la vidéo et en skateshop pour vivre, et que la scène belge est plus friendly que la scène française. On aurait bien aimé des photos récentes et surtout des conseils pour réussir le réveillon de la Saint-Sylvestre. Pour ceux que ça intéresse, je pense que je serai au Drungly discothèque-club à Pusignan. Grosse nouba en perspective. Donc si vous voulez faire la chouille toute la nuit et embrasser des ladyz bien sexy en talon et robe premier prix à la fin du décompte, je compte sur vous au Drungly le 31 décembre.
5 vidéos belges incontournables. J’en ai vu une seule, la „Aera 2“ de 1998. Je me rappelle juste d’un trick : five-o grind sortie 3/6 flip sur le curb du MDA, certainement le trick le plus moche de la vidéo. À l’époque je l’ai matée plusieurs fois donc ça veut dire que c’était une bonne vidéo.
Les vidéos de skate c’est bien joli mais en fait j’en ai trop maté plus jeune donc je vous conseille plutôt de mater « Bullhead », juste le meilleur film belge jamais sorti au cinéma (quoique je ne peux pas vraiment dire que c’est le meilleur puisque je ne les ai pas tous vus – CF. interview de Soy Panday dans un vieux Sugar), ça vous évitera de perdre du temps à regarder Star Wars comme tous ces filsdeputes au cerveau atrophié qui nous font chier avec cette merde pour enfant.
5 questions Evelien Bouilliart. Elle avait bien disparu des médias de type skateboardistique, sans surprise elle était blessée. Résultat, retour à la réalité : TRAVAIL. À quand un numéro spécial d’À Propos sur la reconversion des skateurs pros ? Certainement plus intéressant qu’un numéro spécial décompte de la St-Sylvestre.
Le quizz. Aucune question sur « Bullhead », ni sur la St-Sylvestre en Belgique. N’importe quoi ce quizz.
Quelques réclames pour des produits plus subversifs les uns que les autres (genre engagé contre les perches à selfie ou les pantalons qui touchent les chaussures) et c’est fini.
Ce que je retiens, c’est que pour devenir skateur „professionnel“ en 2015 il faut juste un paquet de „followers“ sur Instagram et ne jamais sortir en session sans son smartphone 4g+ de qualité supérieure pour ramener un clip qui fera le buzz et de votre team-manager le plus heureux des hommes.
Je vous laisse, je vais mater la dernière saison des „Mystères de l’amour“.
Peace
MDV