GYPSYLIFE

Figurez-vous que je rentre tout juste de l’avant-première Gypsylife, la nouvelle vidéo Cliché. Plutôt que de m’enfiler encore une demi-douzaine de bières, en bon fourbe, je me suis échappé sans dire au revoir à personne. Une vieille habitude… Et puis faudrait pas que j’rate la messe demain matin.

GypsyParisUne photo honteusement volée sur l’Instagram Cliché

Les vidéos Cliché et moi, c’est une longue histoire. J’en oublie sûrement une ou deux au passage, mais la dernière avant-première parisienne Cliché dont je me souviens avait eu lieu du côté de Pigalle, en… 2000, et s’appelait Europa. Plutôt que de vous spoiler Gypsylife, je vais plutôt vous conter cette soirée d’il y a quinze ans.

A l’époque, je m’étais mis en tête de faire une interview de Vassili Ritter, et j’avais passé quelques semaines à skater avec lui et essayer de faire des photos. Je me souviens qu’on avait débarqué tous les deux avec une bouteille d’Evian remplie de vodka-orange cachée sous nos vêtements. En vérité, je ne me souviens pas de grand-chose de la soirée à part d’un moment où je me suis retrouvé aux toilettes en train de pisser à côté de Julian Dykmans, avec qui on avait discuté tout en répliques de C’est arrivé près de chez vous. Enfin, je crois. Mais bref, en sortant de là, je m’étais offert une gaufre recouverte de chantilly, et, toujours accompagné de Vassili, on était remontés dans ma voiture, accompagné d’un certain Marco… En bon jeune stupide, prendre le volant m’avait paru tout à fait raisonnable.

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Probablement qu’on était en train de discuter de la vidéo quand nous sommes arrivés à une bifurcation, et alors que j’interrogeais mes co-pilotes de la direction à prendre, l’un beugla « à gauche ! », et l’autre « à droite ! ». A une vitesse tout à fait modérée, il m’avait fallu quelques instants pour faire la moyenne de tout ça et aller… tout droit. Directement dans le feu, rouge, ou vert, je sais plus. CRAC. Pile au milieu. Le poteau par-terre. La voiture qui fume.

Pas de bléssé. A trois heures du matin, dans ces coins-là, la moitié des voitures en circulation sont des bagnoles de flics. Marco s’est donc envolé et puis j’ai finalement donné congé à Vassili qui proposait gentiment de rester, peu de temps avant l’arrivée fracassante de la police.

« Vous avez bu, monsieur ? »
« Bof… un verre ou deux… »

Sous la contrainte, j’ai donc eu droit à un aller simple, gyrophare allumé, jusqu’au commissariat de Bezons, dans le 95. Voyant mon crédit au plus bas (caisse foutue, amende, retrait de permis et embrouilles avec l’assurance à cause de l’alcool…) j’avais bien tenté de ralentir la course en précisant à mes hôtes la couleur, rouge, des feux qui défilaient, mais rien n’y fit.

Je me souviens d’un commissariat désert et froid. Avec du carrelage blanc au sol et des néons au plafond. On m’avait poussé jusqu’à une machine bizarre où l’on m’avait recommandé de souffler dans une tube pendant 10 secondes le plus fort possible. Forcément, j’avais soufflé le plus doucement possible. Le problème, avec ces vieilles machines (nous sommes en 2000), c’est que ça prend deux ou trois minutes avant d’afficher le résultat sans appel et sans pitié. Pendant ces interminables minutes, on aurait pu entendre les mouches voler s’il y en avait eu. A la place, les néons tintaient à intervalle régulier. Et puis finalement, un bip-bip brisa le silence. Je crois me souvenir qu’à l’époque, le taux autorisé d’alcool dans le sang était limité à 0,5 (gramme par litre). La machine annonça sans explication et à la surprise générale 0,3. Il m’avait fallu quelques instants pour comprendre que mon calvaire n’irait finalement pas plus loin, et à peine autant pour qu’on me foute dehors.

Bref, ce soir, j’suis rentré à pied. Et si vous voulez vraiment savoir, Gypsylife c’est un mix d’un bon vieux Gitan Tour et d’une vidéo classique avec des parts assez courtes, et puis des plus longues, dont une de Paul Hart qui maîtrise le fakie heelflip comme personne (rappelons que le fakie heel est le trick le plus reulou à faire sur des gros trucs, et les gros trucs, Paul Hart, c’est son truc) et que Max Géronzi, lui, son truc, c’est aussi les gros trucs, en switch, et que Kyron Davis, lui, son truc, c’est pas de boire du rosé, et que Chet Childress… bon, ok, j’arrête, j’vais m’coucher…