Pour le plus grand plaisir de nos amis haters et autres ennemis lovers, voici la chronique de Nicolas „MDV“ Levet de la nouvelle vidéo Transworld, réalisée cette fois par Christopher Thiessen. Profitez-en, ça n’arrivera pas toutes les semaines.
Salut les rebelles sans cause qui portez des bonnets en été et des bobs en hiver,
j’espère que tout va bien pour vous, moi je suis au top : 39 heures de travail par semaine pour faire avancer la France dans le bon sens, mais j’ai quand même trouvé le temps de vous faire une chronique de la dernière vidéo Transworld.
Comme d’hab’ ils nous sortent toujours un concept en mousse de type : les skateurs qui poussent avec le pied gauche ou bien ceux qui se torchent debout après la selle. Ce coup-ci, comme nous l’explique cette définition du terme outlier : „someone who stands apart from others of his or her group, as by differing actions, beliefs, religious practices, etc. », nous avons affaire à des skateurs de type différents sensés skater différemment mais en fait ils font juste du skate comme tout le monde. Je crois que l’originalité dans le skate est morte il y a quelques années quand les tricks à la mode sont devenus les wallrides et les no complies.
Enfin, on s’en fout du concept balourd de la vidéo, ce qu’il faut noter c’est surtout que les passages de type Ushuaia avec de la musique de type „dream“ à la Moby et les images de type « coucher de soleil et mec qui pousse au ralenti », ont disparu (comme les pubs dans leur magazine). Sur cette bonne nouvelle je peux commencer la chronique.
L’intro sert à rien comme d’habitude mais elle est très courte. On va dire que c’est un bon point.
La première part’ revient à Riley Hawk, le fils du premier mammifère à effectuer un 900 degrés (dixit Yves Noël dans l’émission Sport Evénement). Riley me fait vraiment penser au mec qu’on avait tous dans sa classe au lycée (je parle pour ceux de ma génération, les trentenaires bedonnants voire bientôt quarantenaires), le bouzeux avec ses cheveux longs et sa veste de l’armée qui était encore puceau et écoutait du metal de seconde zone, bien loin du prototype du skateman glamour qui nous fait tous rêver. Hormis cette dégaine de stoner féru de Led Zepellin qui passe ses journées à écouter Black Sabbath en fumant des joints sur son lit tout en regardant l’ampoule briller au plafond, on a droit à une bonne part’ mais loin d’être outlier. C’est même plutôt classique et digne de toutes les vidéos Baker.
Marius Syvanen essaye aussi d’être un outlier mais il reste dans le cliché du skateur de chez Habitat avec sa bande son pop-low-fi insupportable qui te donne envie de mourir en embrassant sur les lèvres le hardos bouzeux aux cheveux longs qui était avec toi au lycée. Meilleure part’ que Riley, bien plus street de rue et le flip tailslide front à la fin de sa part’ et un des meilleurs tricks de la vidéo. Marius, casse-toi de chez Habitat, va chez Anti Hero ! Tu me fais la même part’ avec Cromags en bande son et je te jure que je ne rêverais plus d’embrasser ce bel homme aux cheveux long sur la bouche.
Dans le genre skateman le moins original de la terre, Neen est certainement le meilleur. Que du rail ou du gap avec des heelflips ninja qui me donnent envie de lui couper ses cheveux avec une pince monseigneur à chaque fois qu’il en replaque un. Et puis la dégaine de type slim, t-shirt large, dreads et bouc taillé c’est juste le plus gros fashion faux pas de 2014. Neen, tu peux rentrer retrouver tes amis du club des naturalistes de chez Baker et disserter toute la journée sur Zola et Hugo, ça nous fera des vacances. Merci.
La part’ friends et accompagnée par une music jazzy des plus insupportables, j’ai donc dû la zapper rapidement.
Lee Yankou, rien à redire tout est parfait. Flip tucknee sur un gap, rien que ça tu peux pas test, et je ne parle pas du dernier trick de sa part’, j’ai pas assez de vocabulaire pour ça.
Zered Basset aurait pu avoir la meilleure part’ de la vidéo : street de rue de qualité supérieure, musique efficace, switch backside nose blunt slides, hammers, lignes avec des wallrides, etc… Mais voilà, il arbore fièrement tel un blason une putain de casquette au logo d’une marque de poison énergétique. Désolé Zered, tu aurais pu être mon héros mais tu resteras juste un laquais de ce système juste bon à faire la promotion de produits nocifs pour quelque dollars de plus par mois sur ton compte en banque. (Pour tous ceux qui pensent que c’est normal d’être sponsorisé par ces immondices, merci de relire les interviews de Busenitz et Josh Kalis à ce sujet.)
Brad Cromer est chez Huf shoes. Rien que ça suffit normalement à faire bander tous les skatemans terriblement originaux qui se fagotent avec des Dickies trop courts et des chapeaux de type bob. Mais heureusement, Brad Cromer ne porte pas de bob et n’a pas la dernière part’ pour rien. Le wallride nollie flip out est juste le meilleur trick des dix dernières années et sa part’ est fourrée de ce genre de merdes. J’ai noté un flip fast plant sorti en flip qui lui aurait valu de disparaitre des skate medias pour le restant de ses jours dans les années 90, heureusement pour lui en 2014 il est parti pour rester quelques années dans le skate jeu, en espérant qu’il finisse chez Monster et passe les trois quarts de son temps à se préparer pour la Street League, et filmer sa part’ pour devenir Skater of the Year pour renégocier sont contrat et enfin pouvoir se payer la voiture de ses rêves.
Pour conclure, très bonne vidéo, concept en mousse qui sert à rien, musique pourrie mais on a connu bien pire. Pas trop de pantalons trop courts, un wallride à l’envers en street, des heelflips moches et plein d’autre trucs que j’ai oublié, mais il nous ont quand même bien menti sur le titre. Le vrai casting pour Outliers aurait dû être : Simon Woodstock, Nate Sherwood, Richie Jackson, NKM, Jeremie Rogers, Todd Falcon.
Peace,
MDV