Sortie quelques jours avant la Palace, la vidéo Hockey III était tout aussi attendue (voire plus depuis la rumeur confirmée de l’arrivée de Kevin Rodrigues dans le team). Chronique à l’ancienne. – par Florian Debray
„LA PROMESSE D’UNE DESTRUCTION COMPLÈTE DES SPOTS POUR LES 20 PROCHAINES MINUTES“
Caleb Barnett ouvre le bal sur une intro saturée par des cœurs d’église qui vont rapidement se transformer en une musique des plus sataniques. Pas d’images d’ambiance, pas d’intro, ça bombarde tout de suite. Le choix de la musique pesante qui monte crescendo instaure une ambiance morbide, ce qui est un petit peu contestable parce qu’on ne peut pas dire que ça colle avec le style du rider. Ceci dit, elle peut être vue comme la promesse d’une destruction complète des spots pour les 20 prochaines minutes.
Donovon Piscopo nous confirme ce qu’est la véritable classe américano-italienne. Torse nu, croix en or bien en évidence, le jeune s’engage en street comme en courbe. Attention au flip par-dessus la barrière à 3’57’’ qui fait mal aux yeux. Sa part’ est courte (1’30’’) et on pourrait penser que ça s’arrête là mais pas de panique, il fera d’autres apparitions tout aussi remarquées par la suite.
La séquence qui suit mélange différentes ambiances, avec des images qui oscillent entre obscures balades de nuit, gros plans sur des choses inexplicables, aperçus d’un adolescent quasiment chauve qui fait un peu de skate (et on se doute bien de qui c’est…) pour finir sur des slideshows sans intérêt. Un air de punk ponctue cette séquence et on s’impatiente déjà à l’idée d’apercevoir le premier trick de la part’ de Ben Kadow. Fausse alerte.
La vidéo continue et on oublie rapidement ce faux espoir : s’ensuit la part’ d’Andrew Allen, qui arrive en fanfare sur un air de cornemuse. Toujours sapé comme jamais, sa part’ débute sur les mêmes plans inclinés en brique sur lesquels il s’acharne dans la Hockey II. J’aime bien cette continuité dans « l’épopée d’Andrew Allen », et c’est assez drôle de voir qu’il se défonce toujours autant pour faire des pirouettes en drop-in. Le bougre nous gratifie de la part’ la plus longue et d’un BS heelflip drop-in dans un trottoir en downhill bourré de cracks qu’il va bombarder comme un chef et sans une goutte de sueur. On change de bande son pour la seconde partie de sa part’, toujours ultra stylée et technique, sans trop abuser sur les hammers non-plus. Le last trick est violent, comme en témoigne la bonne slam qu’il va se prendre avant de valider son trick qui conclura sa part.
Autres images d’ambiance : Ben Kadow à la flemme, Sage Elsesser fait des grabs en street, Andrew Allen utilise toujours autant le nose de sa planche, John Fitzgerald casse de la margelle, encore du Donovon Piscopo, Ben Kadow fait du flat, Sean Pablo a quelques tricks et à profité d’Halloween pour s’habiller comme Sid Vicious, Andrew Allen se prend d’autres grosses slams… Vous l’aurez compris, nous sommes sur un enchaînement de « raw cuts ».
Et là, sorti de nulle-part : un roll-in five-O de Ben Kadow sur une version jukeboxisée de « Everybody’s Talkin’ ». La part’ qu’on attendait depuis le début commence enfin ? En fait, non… On enchaîne sur cinq minutes d’images au ralenti, la plupart étant tous déjà vues dans la vidéo, avec toujours cette musique en fond qui suinte la nostalgie. Ça ressemble plus à du « comblage » qu’autre chose et c’est dommage de nous imposer ça au moment où on s’attendait à une dernière part‘ explosive. La Hockey III se conclut sur un trick de Ben Kadow qui nous aura fait croire jusqu’au bout qu’il aurait une part’.
Au final, cette vidéo est à voir plus comme une œuvre expérimentale plutôt qu’une simple vidéo de skate. C’est visuel, c’est sonore, c’est une ambiance, et ça fait presque penser à du cinéma contemplatif. Au-delà de l’aspect purement skateboardistique, on s’imprègne de l’univers FA/Hockey. Évidemment, on s’attendait à voir débarquer les grands absents (Kevin Rodrigues, Jason Dill, AVE…) qui n’arrivent en fin de compte jamais, et on est déçu par la prestation d’un Ben Kadow qui paraît juste blasé. Cette vidéo vient confirmer la position de certains riders dans le team, qui nous prouve qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Et honnêtement, on l’attendait cette part’ de Kevin Rodrigues !