Au cas où vous seriez passé à coté, Free est un magazine à vocation européenne né de l’imagination de Sam Ashley, Will Armon et Arthur Derrien, après la disparition de Kingpin en version papier. Comme A Propos, Solo ou Soma, Free est indépendant dans sa forme (pas de patron) mais dépendant des annonceurs (puisque son seul revenu en est la pub). Le mag sort tous les deux mois.
Après pas mal de contenu ‚classique‘ dans les premiers numéros où figuraient un peu trop de tours de marques à mon goût, Free s’est mis récemment à produire des articles de fond. Pour ce numéro, ils sont ainsi allés chercher deux frangins inconnus qui se sont extirpés de leur campagne suédoise pour aller étudier à Bryggeriets et qui racontent leur expérience au sein de LA fameuse école de skate, à Malmö ; et ont eu la bonne idée de s’interroger sur les autres pratiques comme le longboard, le slalom, la vert‘ ou le freestyle que certains ’streeters‘ ont tendance à mépriser… Deux articles à lire au plus vite, avec les interviews de Casper Brooker, Maxi Schaible, Niilo Nikkanen et Kevin Baekkel.
Un reproche que j’ai pu entendre au sujet de Free (auquel je n’adhère pas) est la mise en page rendant la chose illisible. Pour ma part, depuis le premier numéro, j’apprécie le risque pris sur cette prétendue (il)lisibilité et j’aime cette originalité. Free se devait d’être radicalement différent de Kingpin, et puisque le mag est gratuit et indépendant (plus d’impératif de vente, ni de patron pour réclamer du logo fluo en couv‘) autant proposer quelque chose de différent en terme de maquette. Le(s) graphiste(s) s’en sont donc donnés à coeur joie et s’ils ont parfois fait des choix contestables, leur démarche était cohérente et jusqu’ici, sans compromis. ‚Jusqu’ici‘ car en effet, graphiquement, ce numéro s’est assagi. C’est plus simple, plus facile à lire, tout en restant graphique, moderne et cohérent, juste moins expérimental.
S’il y a une chose sur laquelle Free reste irréprochable, c’est la sélection photo. Quand il faut parfois choisir entre la qualité d’un trick et la qualité photographique, Free parvient toujours à trouver le bon équilibre, la couverture en étant l’illustration parfaite.
Bref, un contenu intéressant, un graphisme adoucit et des bonnes photos correctement légendées (CF la photo de Max Géronzi p.87 qui n’est effectivement pas un „fakie switch back noseblunt“ mais un fakie ollie frontside bluntslide). Autant de bonnes raisons de lire ce dixième numéro de Free.
130 pages, gratuit en skateshop tous les deux mois.