Au cas où vous seriez passé à coté, Free est un magazine à vocation européenne né de l’imagination de Sam Ashley, Will Armon et Arthur Derrien, après la disparition de Kingpin en version papier. Comme A Propos, Solo ou Soma, Free est indépendant dans sa forme (pas de patron) mais dépendant des annonceurs (puisque son seul revenu en est la pub). Le mag sort tous les deux mois.
L’avantage d’être un magazine gratuit livré en skateshop, comparé aux magazines plus traditionnels en kiosque, c’est qu’il n’y a pas besoin de mettre le nom du mag en couverture. Et depuis le premier numéro, Free exploite cette liberté (c’est pas pour rien que le mag s’appelle Free non-plus…) en se contentant d’un point rouge plus ou moins gros sur la couv’ comme signe de reconnaissance. Fini également les « accroches cover » racoleuses qu’on retrouve sur les magazines payants (il en reste un ou deux), fini les codes barres immondes (bon, ça fait un moment que c’est comme ça chez Soma, oui…), fini les conneries, place à la photographie.
Enfin bref, si vous faites partie, comme moi, des types qui lisent aussi les magazines, vous apprécierez sûrement l’interview de Victor Pellegrin qui raconte, entre autres anecdotes flambantes, comment il s’est tiré d’un guet-apens sur une coquille de noix thaïlandaise, mais surtout, vous apprendrez comment moi-même selon les mots de Michael Mackrodt, me suis fait emporter dans les remous de l’Isar, à Munich, il y a bien longtemps, et que ça le fait toujours marrer. Moi aussi d’ailleurs. Il aurait tout aussi bien pu raconter comment quelques heures auparavant, on avait fini au poste, mais il n’aura retenu que cette baignade houleuse, ce salopard… Qu’à cela ne tienne, tel Monte Cristo, ma vengeance viendra à point nommé et pourrait même faire quelques dommages collatéraux (lisez Le Comte de Monte Christo !)…
Bref, bref, bref… la sélection photo est une fois de plus impeccable, la maquette au top, manquerait juste un ou deux sujets de fond comme Free avait commencé à nous habituer dans les précédents numéros. Car c’est bien ça qu’il manque, à mon avis, dans les médias skate en 2017 : du journalisme…
130 pages, gratuit en skateshop.