Si le skateboard a démesurément évolué au cours des 10 ou 15 dernières années, Thrasher n’a pas changé. Le papier, la maquette, le ton, les rubriques, tout y est figé. Là où tous les autres magazines dans le monde s’arrachent les cheveux pour trouver la formule magique pour survivre, l’auto-proclamée Bible du skateboard poursuit tranquillement son chemin, n’ayant que faire des modes qui se succèdent à l’intérieur du microcosme du skate ou des profonds changements que subit la presse papier en général.
Ce numéro se permet même un retour en arrière sur la couv‘, avec l’inventeur du Hammer en personne (Jim Greco, 39 ans) sur un spot à peu près aussi vieux que lui… Nouvelle preuve que les tendances qui agitent le skate aujourd’hui glissent sur le rail de l’indifférence de la petite équipe du mag. Et pendant que The Skateboard Mag ou les magazines européens font des efforts sur la qualité des photos proposées, Thrasher mise avant tout sur la difficulté des tricks. Tel est le paradoxe du magazine qui refuse de considérer le skate comme un sport mais qui pourtant se concentre sur la performance… L’aspect photographique passe toujours en second plan.
Côté textes, si quelques articles valorisent un peu l’aspect créatif du skate (l’interview de Greco au sujet de son prochain film (oui, film), celle du type qui retape des vieilles boards, ou la rubrique ‚Canvas‘), les interviews restent franchement peu croustillantes, et les tours, par définition, tournent en rond… Et au final, au milieu de toutes les rubriques habituelles, on n’a que 3 gros articles : 50 pages (sur 200) sur la nouvelle vidéo Foundation „Oddity“ ; un tour Pizza en Espagne et un tour Quasi aux US. Mais bon, le meilleur restant, de loin, la double page élégamment intitulée ‚trash‚ (p.192-193) qui vient presque nous remercier d’être parvenu jusqu’au bout du mag !
5$ aux US ou environ 8€ en Europe, chez les (très) bons marchands de journaux.