Samedi dernier avait lieu le premier Summer Slappy Show de la grande Histoire du skate français, l’equivalent grenoblois du Slappy Challenge lyonnais, à ceci près que le curb est „carré“. Mais à part ça, c’est toujours sur une piste cyclable que ça se passe, parce qu’il faut bien aussi faire chier les cyclistes de temps en temps. Il a donc été décidé d’envoyer notre spécialiste en la matière sur place pour rédiger le rapport complet, que voici.
TEXTE PAR GUILLAUME DALONNEAU, PHOTOS PAR LOÏC BENOIT, LEGENDES DE BOOMER PAR D-TUR
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Je déteste les cyclistes.
Je ne saurais pas vous dire pourquoi mais je les déteste. En même temps, avec leurs petits maillots ridicules, leurs shorts rembourrés au cul et leur tatouage tribal en forme de roue sur le mollet, ils ne m’aident pas non plus. Et puis ils font tout le temps la gueule ! Ils te regardent méchamment comme si t’étais responsable de leur mauvaise perf du jour sur Strava !
Dès que j’en vois un, mon petit plaisir c’est de l’effrayer avec ma bagnole. Ça me détend et ça me permet d’attaquer la journée de bonne humeur.
Etant moins stupides qu’ils en ont l’air, ils ont trouvé la parade en créant des pistes cyclables pour pouvoir performer en toute sécurité. Etant d’un naturel assez déterminé, j’ai tout de même essayé de rouler en voiture sur les pistes cyclables pour les poursuivre, mais ce fut un échec total.
Ma vie est alors devenue vide de sens.
Je suis récemment sorti de cette spirale dépressive grâce à l’équipe chargée de l’évènementiel chez Album Skateboards. En effet, ils ont eu l’idée géniale d’organiser un contest de slappies sur une piste cyclable. C’est vrai que de pouvoir faire chier les cyclistes, en groupe, à un endroit qui leur est dédié, ça décuple le plaisir. Et quand il s’agit d’emmerder le monde, les gars d’Album ne font pas les choses à moitié.
C’est donc tout guilleret que je me suis rendu au contest. Et vous n’imaginez pas pas la joie que j’ai ressenti en voyant la piste cyclable bloquée par des barrières avec un panneau imposant aux cyclistes de poser le pied à terre. En plus de leur pourrir la vie, ça m’évitait de devoir courir après pour les agresser.
Par contre, sûrement pris par leur enthousiasme, les gars d’Album ont décidé d’emmerder tout le monde, pas seulement les cyclistes. Ils ont pensé que visser des anti-skate sur le curb pour une épreuve était une bonne idée ! Ils ont embauché un policier qui, même si c’est le plus sexy de la cuvette grenobloise (c’est celui des Village People je crois, en tout cas il lui ressemblait), faisait des contrôles de vitesse ! Ils ont modifié le spot à slappies en y ajoutant un tremplin et deux bosses… un mix entre le big air, le boardercross et le pumptrack ! Mais où va-t-on !
Concernant le public, je vous mets en copie l’avis que j’ai laissé sur Google:
Le soleil: beaucoup trop chaud et tapant trop fort ! Il aurait été judicieux de protéger le spot avec une pergola et un système de vaporisation d’eau fraîche comme sur les aires d’autoroute. À l’heure qu’il est, il ne doit plus y avoir beaucoup de skateurs quarantenaires encore vivants à Grenoble ! Bravo…
Les moustiques: beaucoup trop nombreux ! Et ça sentait trop la citronnelle ! On se serait cru au salon de la médecine douce et des huiles essentielles. Habitué aux odeurs de weed, de bière chaude et de chien mouillé qui émanent de ce type d’évènement, ça m’a beaucoup perturbé !
Les lots étaient jetés n’importe comment ! Ça m’a fait penser à la caravane du Tour de France et donc au cyclisme. Mauvais point !
Ceci dit, tout le monde a su s’adapter et on en a pris plein les mirettes. On a vu des boardslides jonglage, boardslides communautaires, boardslide lotus, boardslide tandem (ou bro-slide)… Des tricks que seuls les grenoblois (et les mecs de la Drôme, l’Ardèche et les Hautes-Alpes) peuvent comprendre. La remise des prix a eu lieu ensuite dans un bar à tisanes bio auto-géré, le tout accompagné d’un concert d’Eliott Barral qui est un peu le Pierre Rabhi local, calme, posé, un peu philosophe, un peu psychopathe.
Les résultats ? Mais qu’est-ce que ça peut vous faire ? Le monde n’est pas que compétition ! On fait tous partie de la grande communauté humaine, les habitants de Gaïa, unis dans la bienveillance et l’amour de l’autre.
Connards de cyclistes.
La vidéo des collègues de chez Free, c’est LÀ et ça vaut le détour.